Plus de trois semaines sans des éléments de la police nationale congolaise dans la ville de Bukavu (Sud-Kivu), des personnes sont tuées et des maisons attaquées par des bandits armés presque chaque jour. Dans plusieurs quartiers, de nombreux présumés criminels sont également lynchés la nuit par des habitants en colère, indiquent de témoins.
Cette situation inquiète de nombreuses couches de la population, notamment la société civile, les mouvements citoyens et les défenseurs des droits humains. Ces derniers attribuent cette insécurité aux récentes évasions signalées dans plusieurs prisons de la province à la suite de l’entrée du mouvement rebelle M23-AFC mi-février.
« L’insécurité est notamment causée par les évadés des différentes prisons de la ville de Bukavu et des territoires ; on peut les estimer à plus de 5000 évadés. Profitant des armes abandonnées dans la rue par les FARDC qui ont pris fuite, ce sont ces armes là qu’ils utilisent pour insécuriser la population et tuer les paisibles citoyens,» s’est exprimé un défenseur des droits humains.
Par jour, il arrive parfois qu’on enregistre une dizaine de personnes tuées soit par balles soit par verdict populaire. Ce défenseur des droits humains estime que d’autres personnes sont assassinées par règlements de comptes.
« Il ne se passe plus un jour sans qu’on n’enregistre au-delà de 12 morts dans la ville de Bukavu,» affirme-t-il.
Tout en condamnant les cas de justice populaire, celui-ci recommande au retour des éléments de la police nationale congolaise récemment amenés au Nord-Kivu par le mouvement politico-militaire AFC-M23 pour une formation idéologique afin d’assurer la sécurité des paisibles citoyens.
Rédaction