Au Sud-Kivu, le taux des femmes est faible dans la gestion des Universités et Instituts supérieurs que celui des hommes. Cette situation traduit une marginalisation à l’égard des compétences féminines dans la gestion des institutions publiques du secteur de l’Enseignement supérieur et universitaire au dans cette partie du pays.
Lors des récentes nominations du mois d’avril 2022 aux postes des Directeurs généraux et recteurs des Universités et Instituts Supérieurs de la province du Sud-Kivu, une seule femme a été nommée au poste de Directeur général dans les 6 institutions publiques supérieures et universitaires que compte le Sud-Kivu.
Selon Nyashinde Alimansi Faibe assistante des cours à lInstitut supérieur de commerce du Sud-Kivu, le taux de représentativité des femmes dans la gestion des universités et instituts supérieurs est très bas en province. Une situation qui s’observe depuis les années précédentes et qui se justifie par la présence que d’une seule femme à la tété d’un institut supérieur.
«Cette faible nomination des femmes aux postes décisionnels dans des universités et instituts supérieurs dénote dune part, de la faible volonté politique du ministre national de lEnseignement supérieur et universitaire ESU et également le patriarcat et la solidarité masculine dans les opportunités daccès à la gestion. Les compétences cest quelque chose qui vient après .Je ne dis pas que les hommes nommés à ces postes sont incompétents mais il y a aussi les femmes qui ont aussi les mêmes profils », explique-t-elle.
Madame Solange Lwashiga, déplore le fait de minimiser les compétences féminismes au sein des universités et instituts supérieurs, car il ya des femmes fortes et capables de gérer aussi autant que les hommes.
«Lancien système coutumier et/ou traditionnel où les femmes devraient être que derrière les hommes pour quémander est archaïque et révolu. Aujourdhui, à travers des formations et conférences, les parents ont compris que les enfants hommes et femmes ont les mêmes capacités et tous peuvent mieux faire », explique-t-elle.
«En principe, dans un pays qui se respecte et ou les lois nationales du pays sont respectées, avant que le Ministre de lenseignement supérieur et universitaire publie la liste des nominations dans son secteur comme tout autre ministre ou autorité d’un secteur public donné, le gouvernement doit dabord voir si la décision tient compte de l’équilibre homme-femme selon l’esprit de larticle 14 de la constitution qui prône 50% en terme d’équilibre homme-femme. Cela, pour ne pas tomber dans la situation actuelle dont la province du sud Kivu est victime dune part en ce qui concerne la gestion déséquilibrée entre homme-femme», estime Solange.
Pour Me Aimé Bisimwa, sur 100% des postes vacants qu’il y avait dans des universités et instituts supérieurs, nous constatons que plus de 80% sont chapeautés par des hommes.
“Alors par rapport à ce résultat, est-ce que la question de la parité 50/50 qui veut dire 50% hommes et 50% femmes est respectée? Est-ce que la promotion des femmes est normalisée?”, s’interroge Me Bisimwa.
« Avec la constitution de 2006 à son article 14, la parité homme femme qui signifie quon donne la chance aux deux sexes daccéder à nimporte quel poste vacant nest pas totalement respectée par les autorités sensées le faire respecter”, ajoute-t-il.
Me Bisimwa demande à l’État congolais de songer à la promotion des femmes congolaises surtout à Bukavu où on compte un bon nombre des professeurs, assistantes et chefs des travaux (CT) femmes. “Si le ministre tenait compte de la loi fondamentale devrait mettre même 3 hommes et 3 femmes dans les 6 personnes nommés récemment dans les comités de gestion des universités et instituts supérieurs au Sud-Kivu”, estime-til.
«Dans les jours passés, des femmes universitaires étaient discriminées pour bénéficier même des bourses pour poursuivre les études et devenir professeur. A l’époque, les droits des femmes étaient négligés »,poursuit l’assistante Nyashinde Alimasi.
“Actuellement plusieurs bourses privilégient les candidatures des femmes. C’est ainsi que je nous invite, nous femmes, à renforcer nos compétences, à ne pas nous contacter dêtre assistante, Chef des travaux (CT), mais plutôt à avoir des capacités scientifiques qui nous permettront de bien réclamer nos droits pour gérer aussi massivement les universités et instituts supérieurs», recommande Nyashinde.
Johanna Linda, JDH/JHR