Sud-Kivu : Témoignage touchant d’une femme agressée par son mari dans le confinement

La pandémie de Coronavirus s’est imposée sur la vie quotidienne des populations. En République démocratique du Congo comme dans plusieurs pays au monde, des habitants ont été soumis aux mesures barrières contre cette pandémie, parmi lesquelles le confinement. Dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu, ces mesures ont impactées négativement sur la vie de couple. Dans cette période, des femmes mariées ont subies des violences conjugales verbales et physiques pourtant aux côtés de leurs enfants et maris.

C’est le cas de Madame Clémentine, mère de trois (3) beaux enfants qui célèbre la fin de confinement car selon elle, ce n’étaient pas une bonne idée d’enfermer les victimes et leurs agresseurs dans un même local pendant tout ce temps.

Mariée depuis 15 ans, cette femme a qualifié la période de confinement comme un passage en enfer parce que toujours battue et grondée par son homme. Elle préfère passer la plus part de son temps loin de son mari pour oublier son statut de femme battue.

« Je suis une femme battue et tiens à témoigner de ma situation car les personnes victimes de violences conjugales, dans la période de confinement, ont fait un passage en enfer. Avant le confinement, c’est mon lieu de travail qui était pour moi un refuge… Mon mari m’adresse des mots désagréables, blessants, irrespectueux sans tenir compte de la présence des enfants ou même des étrangers dans la maison (conne, pute comme tes tantes, sorcière comme sa maman…). Je préfère ses violences physiques que verbales », a témoigné cette femme à Jambordc.info, ce mercredi 06 Août 2020.

Pour elle, le confinement a fait d’elle la femme la plus vulnérable mais l’as aussi révéler beaucoup sur les comportements agressifs de son homme. Avec tous les stress de cette période, cette dernière était battue, injuriée, et même forcer à faire l’amour par son mari.

« Je sais maintenant, qu’il n’agit pas par ivresse. Il est mauvais et veut toujours me rendre la vie difficile. Nos disputes des nuits avant le confinement n’étaient pas dues au verre de plus. Il est seulement agressif. Je dois lui offrir mon corps chaque fois qu’il en a besoin sans tenir compte de mon humeur. Il attend que j’aie mal pour me demander le sexe. Souvent il me prend par force », révèle Madame Clémentine.

Pour faire face à cette situation, cette victime des violences conjugales, souligne qu’elle souhaiterait que son mari change parce qu’elle n’aimerait pas le quitter pour ne pas traumatiser ses enfants.

« J’aimerais le quitter. Je sais que je peux survivre sans lui mais je ne veux pas que mes enfants en payent le prix. Tel que je connais mon homme, il peut tout faire pour continuer à me déstabiliser et il peut commencer par les enfants », regrette-t-elle avec larmes aux yeux.

En rappel, compte tenu de la gravité de Coronavirus, la RDC avait décrété un Etat d’urgence sanitaire en date du 24 Mars 2020 pour réduire la propagation de cette pandémie, poussant ainsi les habitants à rester à la maison durant quatre (4) mois. Un état d’urgence levé le 21 Juillet 2020 par le chef de l’Etat.

Rachel Rugarabura, JRI

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