La journée internationale des droits des femmes sera commémorée de manière particulière à l’Est de la République démocratique du Congo ce 8 mars 2025, suite à la situation sécuritaire très préoccupante. Certaines femmes interrogées par votre rédaction affirment être asphyxiées sur presque tous les plans de la vie.
En effet, pour cette année 2025, le thème défini par les Nations-unies, appelle à une action susceptible de favoriser l’égalité des droits, du pouvoir et des chances pour tous, ainsi qu’un avenir féministe où personne n’est laissé pour compte.
Face à la crise sécuritaire tendue à l’Est de la RDC où de nombreuses femmes sont de plus en plus victimes des abus sexuels et autres violations de leurs droits, certaines d’entre elles expriment leur désespoir ne sachant plus à quel saint se vouer.
Actuellement au Sud-Kivu et à Bukavu en particulier, ces femmes ne comptent pas célébrées cette journée suite à la situation sécuritaire qui prévaut notamment dans la ville.
«Pour le mois de la femme, je n’ai pas encore une idée, mais je reconnais que cette journée existe, jusqu’à présent je n’ai rien, ni l’argent, ni le pagne. Je ne sais pas comment ça se passera, » explique une jeune étudiante.
À son lieu de travail où nous l’avons retrouvée, Mme Béatrice, mère de trois enfants, ne croit pas à la célébration de cette journée comme toujours pour cette année 2025.
«Je me demande, si réellement nous allons fêter cette journée en tant que femme. C’est une question qui reste à suivre de près, car la situation dans notre ville est compliquée, avec la crise économique,» a-t-elle pour sa part indiqué.
Vendeuse des produits de la société brassicole Bralima, Mme Ortance exprime également son pessimisme face à la consommation du 8 mars 2025.
«Le 8 mars, cette fête ne sera pas célébrée; avec cette crise économique, nous ne savons pas ce qui nous arrivera dans cette ville, nous n’avons rien. Tout est difficile. Nous femmes, nous souffrons,» a souligné Mme Ortance.
Habituellement la journée du 8 mars est une occasion pour les femmes de s’exprimer en revendiquant ce qui leur revient de droit. Au niveau international, cette année le thème est « pour toutes les femmes et filles: droit, égalité et autonomisation», et au niveau national est «la congolaise au centre de toutes les ambitions».
Tous thèmes visent à mettre l’accent sur la nécessité d’assurer les droits égaux et l’autonomisation des femmes et filles dans tous les aspects de la vie sociale, économique et politique à travers le monde.
Outre, ils visent à souligner le rôle central de la femme notamment congolaise, dans le développement en mettant en avant ses capacités et ses ambitions dans divers domaines de la société, mais aussi l’importance de la paix comme fondement pour bâtir une société égalitaire où les femmes peuvent vivre et s’épanouir dans un environnement stable ainsi que propice à leur autonomie.
Gabriel ACIRUSHOKOLIRE