Le discours de l’ex-président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, continue de susciter de nombreuses réactions dans l’opinion congolaise. Un discours aussi en forme de charge contre son successeur, Félix Tshisekedi, n’augure pas espoir de faire sortir le pays dans le gouffre actuel, indique l’acteur politique et social du Sud-Kivu, Maitre Amani Lwamba Shadrack.
Pour cet acteur, Joseph Kabila ne peut pas incarner la construction du Congo, ni le combat pour la bonne gouvernance ou la démocratie, choses qu’il n’a pas pu faire pendant son règne de 18 ans.
«(..), Et comme beaucoup, j’ai ressenti un mélange d’étonnement et de lucidité. Car il est important de dire clairement: Joseph Kabila ne peut pas incarner la construction du Congo, ni le combat pour la bonne gouvernance ou la démocratie, choses qu’il n’a pas pu faire pendant 18 ans de son règne. Son époque a été celle des espoirs bisés, des promesses non tenues, et d’une jeunesse oubliée, » estime Me Amani Lwamba Shadrack, président national du Parlement citoyen pour la démocratie et la bonne gouvernance.
Malgré son départ, cet acteur déplore la situation actuelle au pays qui continue. «Six ans après son départ, rien n’a changé. Pire encore, le pays s’est embourbé dans des scandales plus honteux: procès contre les détourneurs des deniers publics mais sans issus, procès de complaisance, l’accroissement des détournements massifs, mégestion chronique, et dérives morales aux yeux de tous,».
«On ne peut plus continuer à espérer le salut de ceux qui ont été acteurs de notre chute, ni attendre de ceux qui gouvernent aujourd’hui qu’ils nous sortent du gouffre pendant qu’ils creusent encore plus profond,» souligne Me Amani.
Appel a l’arrêt des hostilités et à l’éveil patriotique
Dans sa réaction, le président national du Parlement citoyen pour la démocratie et la bonne gouvernance, sollicite l’arrêt de la guerre à l’Est de la RDC et partout au pays où de poches d’insécurité sont signalées, afin de permettre une bonne préparation des élections en 2028.
«Il est que notre génération se prenne en charge. Que nous arrêtions d’être des spectateurs ou des fanatiques. Nous devons devenir stratèges de notre avenir. Il faut que chacun d’entre nous commence à se poser les bonnes questions: quels sont les intérêts collectifs ? Qu’allons-nous faire pour les défendre? Quelles structures allons-nous mettre en place pour bâtir un autre Congo, pour de vrai?» poursuit-il.
Pour lui, le changement ne viendra ni des anciens discours ni des illusions du présent. Ces accusions nous maintiennent dans une distraction et nous divisent, et pourtant, nous devons avancer. Le changement et le développement de la RDC viendront de nous, si nous décidons enfin d’agir ensemble, avec lucidité, courage et ambition, a-t-il soutenu.
Juvénal MUTAKATO