Nyangezi: l’accroissement de la violence et ses corollaires humanitaires

Depuis le mois de mars dernier, nombreuses personnes ont fui leurs villages à la suite des affrontements entre les combattants Wazalendo et les éléments de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) dans le centre commercial de Munya et ses environs en groupement de Karongho-Nyangezi en territoire de Walungu (Sud-Kivu). Ces personnes déplacées internes vivent dans des conditions difficiles dans des familles d’accueil aussi dépourvues de moyens de subsistance alerte un défenseur des droits humains joint par notre rédaction ce vendredi 11 avril.

Selon Maître Amani Lwamba Shadrack, ces combats qui se sont poursuivis depuis le mois de mars à Nyangezi, ont entrainé des déplacés internes souffrent de la peur de la guerre et du manque de ressources. Une situation qui les expose à la famine et aux maladies, s’inquiètent ce défenseur des droits humains.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

«La plupart des familles touchées exercent des activités agro-pastorales et la briqueterie artisanale dont plus de 90% des agriculteurs s’apprêtaient déjà à semer et se trouvaient dans une phase où les cultures agricoles avaient besoin de plus d’entretien pour espérer à une bonne récolte de la saison culturale B. La guerre les a prises au dépourvu et ils ont été forcés de quitter leurs maisons et de se réfugier, abandonnant toutes leurs activités de survie locale,» regrette-t-il.

Témoignage d’une vie menée en refuge

Certaines de ces personnes, en majorité des femmes et des enfants se sont réfugiées dans des villages lointains et d’autres dans différents quartiers de la ville de Bukavu dont la grande à Panzi en commune d’Ibanda.

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Une maman témoigne de la vie qu’elle mène actuellement dans une famille d’accueil sur avenue Kazaroho avec ses neuf enfants

« J’ai fuit avec mes 9 enfants et nous sommes arrivés dans notre famille d’accueil à Kazaroho où nous avons rencontré deux autres familles de Nyangezi qui nous y avaient déjà précédées avec aussi 7 enfants. Notre famille d’accueil a aussi 5 enfants plus nous tous adultes ça fait un total de 26 ventres à nourrir chaque jour. Quand je suis entrain de voir nos enfants pleurer pour une petite tartine de foufou, je me sens nulle et j’ai déjà honte de manger car je n’apporte aucune contribution à la ration familiale,» s’est exprimée cette femme citée par Amani Lwamba Shadrack.

Et de poursuivre :

« Nous avons manqué même 500fc pour payer le paracétamol à deux enfants qui sont tombés malades, voyez comment j’ai maigri, je suis dépassée par plusieurs questionnements, et je souhaite seulement que cette situation prenne fin, que les parties en conflit s’entendent pour que nous puissions retourner chez nous au village,».

Perte en vies humaines

Amani Lwamba Shadrack affirme que les conséquences de cette situation sont visibles dans certains villages de Karhongo où l’on signale déjà des cas de mort.

« On rapporte déjà plusieurs cas de décès en grande partie des enfants et des complications chez les femmes enceintes par manque des médicaments et d’une assistance médicale appropriée, car plusieurs structures sanitaires ont dû même fermer leurs portes ouvertes,» explique-t-il.

Impact sur la scolarité des enfants

Ce déplacement massif lié aux auffrotements dans la zone a conduit également à la non scolarité de plusieurs enfants il y a près de deux mois dit-il.

« Les enfants n’étudient plus il y a près de deux mois, l’éducation des enfants en otage,» s’inquiète Amani Lwamba.

Bref, le centre commercial de Munya, bien qu’on signale encore la présence de quelques dizaines de familles, parait invivable sur le plan socio-économique, d’une part où tissu social se déchire et d’une autre part il a été déséquilibré par les pillages.

Malgré la gravité de la situation, Amani Lwamba Shadrack précise que ces populations n’ont jamais reçu aucune assistance de la part des organisations humanitaires.

Juvénal MUTAKATO

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