Bukavu: Certains habitants déplorent le relâchement des “bandits” une fois à la justice

Dans la ville de Bukavu comme dans les territoires de la province du Sud-Kivu, il ne se passe plus une semaine sans qu’un cas de justice populaire ne soit enregistrés. Plus de dix cas de justice populaire ont été enregistrés dans la province du Sud-Kivu a l’intervalle d’un mois.

Cette tabloïd fait croire que presque chaque jour la population Sud-Kivutienne en générale et Bukavienne en particulier se rend justice.

Face à cette recrudescence des cas de justice populaire, un habitant de Bukavu éclaire l’opinion sur ce phénomène de la justice populaire qui bat son plein dans cette contrée. “Nous attrapons les présumés bandits mais une fois entre les mains de services étatiques notamment les opj et magistrats. Ils purgent un ou deux mois et à la fin on les relâche et cela en dépit des indices de culpabilité qui pèsent sur lui”, a-t-il dit.

Et de poursuivre:

“La conséquence et que ces derniers commencent à promettre le pire à ceux qui ont clamé ou qui ont facilité leur arrestation et cela nous pousse à se prendre en charge pour punir ces bourreaux de notre manière. Nous demandons aux autorités compétentes, notamment la police, le service judiciaire à faire de son mieux pour restaurer la confiance entre elle et nous population pour une bonne collaboration et sanctionner convenablement les auteurs de différents actes criminels conformément a la loi”, ajoute cet habitant de Bukavu qui a requis l’anonymat.

De son côté, le défenseur des droits de l’homme maître Papy Kajabika s’indigne contre cette pratique de la justice populaire. Selon lui, la population s’expose ainsi à des sanctions pénales et des réparations dommageables.

” Lorsque les gens se mettent ensemble pour se rendre justice, il pèchent contre la loi, et ils tombent sur le coup de beaucoup d’infractions, notamment les coups et blessures volontaires, destruction méchante, meurtre et assassinats, et pour ça, ils peuvent être poursuivis car la justice populaire est une infraction, un acte criminel interdit par la loi”, Explique-t-il.

Me. Papier Kajabika fait savoir que lorsqu’un citoyen s’estime léser dans ses droits, il a la possibilité de saisir la justice afin que la justice arrive à lui répondre par un jugement. La loi dans notre pays souligne que “le monopole de rendre justice revient au cours et tribunaux de se prononcer sur tous les litiges qui se présentent dans la communauté”, par contre aucun citoyen n’a le droit de ce rendre justice.

Ce défenseur de droit de l’homme indique que le grand problème qui s’observe c’est la communication entre la justice et la communauté.

” Il y a une crise de confiance entre la justice et la population, chaque fois que la population voit en liberté une personne qui était en détention, ils ont tendance à faire des préjuger sans savoir des manière claire pourquoi et comment la personne a été relâchée ,la population doit savoir que la même loi qui donne aux magistrats le pouvoir d’arrêter un présumé, c’est la même loi qui lui donne le pouvoir de relâcher un détenu et y a des conditions qui sont requises pour qu’on arrête et il y a notamment des conditions qui sont requises pour qu’on relâche un présumé”, poursuit Me. Papy Kajabika.

Ce dernier demande à la population d’adopter une culture judiciaire et comprendre qu’on peut arrêté et qu’on peut relâcher quelqu’un tout en respectant les conditions prévu par la loi

” Si le magistrat estime qu’il y a pas des indices réelles de culpabilité et si la fuite n’est pas a craindre, si l’identité et l’adresse sont connues et que les faits sont Bénins ,au nom de tout ça le magistrat peut relâcher quelqu’un et relâcher une personne ne signifie pas la laisser en liberté pour toujours ou clôturer son dossier ,il peut être en liberté et continuer à répondre devant la justice”, a-t-il conclu.

En rappel, les cas de justice populaire sont devenus récurrents dans la province du Sud-Kivu et dans la ville de Bukavu en particulier. Le cas le plus récent est celui d’un présumé voleur lynché par la population en colère le lundi 11 avril dernier au quartier Panzi en commune d’Ibanda.

Déo Kulila

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