Bukavu : Le phénomène « Saidiya yatima », un moyen de survie pour certaines familles

Le phénomène Aider l’orphelin ou « Saidiya yatima » en swahili, une nouvelle stratégie choisie par certains parents qui utilisent leurs enfants comme source des revenus dans leur famille. Ces enfants se font passer pour des orphelins et passent toutes les journées dans la rue en train de mendier.

Certains ont été abandonnés par leurs familles et d’autres n’ont pas des moyens pour survivre à part mendier. Pour d’autres, les parents se sont séparés. Mais la plupart d’entre eux sont utilisés par leurs parents pour survivre.

«  Je suis en train de mendier, je suis avec ma sœur qui est de l’autre côté de la route. Nous essayons de nous repartir de la sorte pour voir si nous allons trouver assez d’argent. Je ne connais pas mon âge, maman est à Ngweshe et papa reste à la maison. C’est ma grande sœur qui nous amène ici chaque jour. », s’est ainsi expliqué un de ces enfants rencontrés en face de la SONAS

Certains de ces enfants viennent des villes voisines de Bukavu. C’est le cas de cet enfant qui dit être venu de Goma et qui était abord d’un bateau avec son père avant qu’il ne décède.

« Je viens de Goma, mon père est décédé il y a un temps. Je ne connais personne ici. Je passe la nuit à la botte si seulement je trouve l’endroit ou passer la nuit », s’est ainsi expliqué.

Conscient de l’insuffisance des moyens au sein de leurs familles respectives, ces enfant reconnaissent l’existence de leur parent et affirment que l’argent qu’on leur donne reviennent à leur parent et dont l’utilisation ne leur a jamais été révélée.

« Maman et Papa sont  à la maison, nous vivons grâce au revenus de ce phénomène. Si Dieu nous aide, nous trouvons 10 mille francs et nous les apportons chez Papa. Nous ne savons pas ce qu’il fait de cet argent. Il nous réveille tôt le matin pour venir ici, nous quittons ce lieu vers 19h. Nous sommes au nombre de six dans notre famille dont trois filles et trois garçons et nous tous nous sommes dans la rue. Nous étions à l’école mais quand nous avons manqué les frais scolaires, nous avons abandonné. Notre père refuse toujours que les membres de famille nous aide », ont-ils ainsi expliqué

Ce phénomène prend une ampleur importante à Bukavu. On signale la présence de ces enfants sur la route principale et dans plusieurs autres coins de la ville.

Théophile Ombeni

 

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