Bukavu: La Recrudescence des cas de pendaison des enfants, un phénomène normal ou finalement surnaturel?

Des cas de pendaison d’enfants se multiplient dans la ville de Bukavu et ses périphéries.

Le dernier cas en date est celui d’une fillette retrouvée pendue à Bagira quartier Kanoshe le mardi 7 Juin 2022 à en croire la société civile du milieu.

Pour la plus part de cas, les victimes sont retrouvées la journée attachées cordes aux coups. Ce qui étonne les habitants, c’est de voir que les pieds des victimes foulent la terre contrairement à ce qui s’observe généralement en cas de pendaison naturelle, les pieds de ceux qui finissent avec leurs vies balancent en l’air.

Une bande de criminels est donc présumée en province avec un mode opératoire étrange. Ces derniers sont supposés être très mal intentionnés. Ils tuent pour des raisons que eux-mêmes connaissent des paisibles citoyens et les attachent aux cordes pour laisser croire à une pendaison naturelle pourtant visiblement surnaturelle.
Il est vrai que pour des adultes compte tenu des multiples coups de la vie, des tels forfaits peuvent être compréhensibles bien que pêchant également contre l’art 16 de la constitution du Pays qui reconnait le droit à la vie à toute personne.

Par contre, quand il s’agit des adolescents, des tout-petits exemptés pour la plus part des poids des difficultés de la vie mais qui sont permanemment retrouvés morts, des questionnements se posent réellement.

En effet, l’art 16 de la constitution de la République Démocratique du Congo (RDC) dispose que “la personne humaine est sacrée. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger. Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique. Nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant”.

Cependant, cette disposition semble ne pas être respectée en pratique. Des cas des pendaisons suspectes sont rapportées, aucun engagement des autorités de tutelle pour des analyses approfondies afin d’établir des probables responsabilités.

Qu’implique donc la protection de la personne humaine par son Etat? Difficile d’y répondre.

Pour Me Jeph Amenipa, avocat au barreau du Sud-Kivu contacté à ce sujet par jambordc.info, la pendaison n’est d’abord pas une infraction en soi parce que l’on ne peut pas poursuivre un cadavre qui a été le propre auteur de son meurtre.

Toute fois, étant un fait social qui peut produire des éventuelles perturbations de l’ordre public, les officiers de police judiciaire peuvent se rendre sur le lieu du drame, établir des procès-verbaux de constat qu’ils transmettent aux autorités publiques pour information.

En cas d’une situation étrange observée relative à la pendaison, ils ont la charge de signaler ou d’arrêter quelques personnes pour raisons d’enquête s’il ya des indices qui leur démontrent que la personne pendue n’a pas mis fin à sa vie seule mais plutôt par des tierces. A l’issue de cette procédure, en cas normal, les vrais bourreaux doivent répondre.

Des efforts qui peuvent être actuellement accentués avec cette situation particulière de “pendaison d’enfants” en ville finit par faire remarquer cet homme de droit.

Joyce KALUMUNA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.