Bukavu/Identification des motards : « Un gilet du 1er au 30, on ne peut donc même le lessiver? » (motocycliste Mukamba Baliwa)

Au lendemain de l’annonce du maire de Bukavu Meschack Bilubi sur le moratoire accordé aux motards pour s’identifier, les motocyclistes donnent leurs points de vue sur cette procédure.

Dans un entretien avec un reporter de jambordc.info ce mardi 16 Août, ces derniers font d’une part allusion à un certain nombre d’éléments qui constituent un frein pour leur identification. D’un autre côté d’autres affirment s’être déjà soumis à cette mesure vu son utilité.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Roger Shukuru rencontré devant le portail de l’Institut Facultaire des Sciences de la Communication et l’information (IFSCI) en face de Foner renseigne que le grand problème qu’il avait connu c’est le manque d’une pièce d’identité.

« J’avais pris connaissance via les ondes de cette mesure des autorités pour notre identification. Jusqu’à présent je ne me suis pas encore enregistré d’abord pour manque de la pièce d’identité parce qu’on doit montrer sa carte d’électeur sur base de laquelle on établit la carte de motocycliste. J’avais perdu toutes mes pièces d’identité et avais par conséquent la lourdeur de me rendre au point d’enregistrement pour cette fin. Le deuxième problème c’est aussi l’argent. C’était 15000 Francs Congolais(FC) et j’apprends que nous les retardataires allons payer finalement 20.000FC. C’est une somme exorbitante parce que moi par exemple le propriétaire de cette moto m’a dit de me débrouiller pour m’enregistrer, imaginez-vous  » Explique -il.

Amani Aganze est quant à lui habitant de Buloho 2 fait allusion à ce qui suit.

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« Chaque fois que je me rendais au niveau de l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP) pour mon identification, il y avait toujours un nombre élevé de motards qui attendaient l’enregistrement. J’y suis allé même 3 fois depuis le début de la campagne et chaque fois le problème était le même. Alors j’avais le choix entre suivre la file d’attente ou rouler pour chercher la recette à verser à mon boss le soir. » Renseigne ce motocycliste interrogé au niveau de l’avenue Kalehe pendant qu’il déposait son client.

Des motards relativement souples sont cependant désormais visibles sur la chaussée en gilets de couleur bleu bic aux poches bombées comme Mukamba Baliwa.

« Je suis motard depuis 2007. Je dois la plus part de mes réalisations à ce travail. Voilà pourquoi j’ai été parmi les premiers à m’identifier pour éviter l’engouement et les tracasseries des dernières minutes. Je suis cependant inquiet face à une chose, comment allons nous nous comporter avec un seul gilet du 1 au 30? Ne devons-nous pas le lessiver? Et pendant ce temps nous roulons avec quoi? Que les autorités pensent à la possibilité de nous doter de plus d’un gilet pour pallier à cette insuffisance et surtout qu’il ne nous exige pas pour le deuxième le montant exorbitant qu’on a libéré pour détenir le premier » Explique ce père de 3 enfants.

Contacté le ministre de transport et voies de communication Matthieu Malumbi sur la possibilité de détenir plusieurs gilets indique que cette question est déjà sous étude afin de permettre aux motards de n’avoir aucun prétexte.

Pour rappel, dans son communiqué du 15 Août le maire Meschack Bilubi a indiqué qu’à dater du 18 Août, aucun motard non identifié ne roulera sur la chaussée. Pour lui, l’objectif est de lutter contre l’insécurité qui était causée par ceux qui infiltraient ce secteur en se faisant passer pour des motards afin de commettre leurs forfaits.Les motards libéreront 10$ qui leur donnent droit au gilet et à la carte.

Joyce KALUMUNA

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