Sud-Kivu: La prise en compte de la participation des femmes albinos dans la gestion de la chose publique reste un défi

Au Sud-Kivu, des femmes vivant avec albinisme sont absentes dans la gestion de la chose publique. Leur non participation dans les services de lÉtat demeure un défi majeur à relever. Pourtant en RDC, l’article 49 de la constitution donne la chance auc Congolais(es) de jouir equitablement des droits fondamentaux sans discrimination aucune.

 

Une certaine opinion pense qu’il y a manque d’une politique pour permettre à toutes les femmes et particulièrement vivant avec l’albinisme, daccéder aux postes des prises des décisions.

 

Tandisqu’une autre opinion, estime que les femmes vivant avec l’albinisme ont souvent un problème de complexe ou subissent une discrimination selective dans leurs familles.

 

C’est le cas de Marie Louise Bisimwa albinos de son état, qui regrette de voir que les autorités politico-administratives ne tiennent pas compte des personnes souffrant de l’albinisme lors des nominations ou recrutements dans des services publics au Sud-Kivu.

 

«La majorité d’entre nous, femmes ou filles avec albinisme n’ont pas un bagage intellectuel consistant. Cette situation est due soit d’un complexe personnel et qui limite certaines à evoluer ou soit, de la discrimination dans des familles, explique Marie-Louise.

 

Certaines familles orientent les filles vivant avec albinisme dans des petits commerces et d’autres dans de petits travaux ménagers. Situation qui freine lépanouissement des filles vivant avec albinisme et à la longue, les empêchent d accéder aux postes des commandements dans des services publics faute de compétences considérables», révèlle-t-elle.

 

Pour Juvénal Lushule, président de l’Association pour la promotion et l’inclusion des albinos au sud Kivu (APIA), il déplore de voir les femmes vivant avec albinisme continuer d’être marginalisées par les autorités et dans la société. Chose qui bloque toujours leur accès à des postes de responsabilité dans les services étatiques.

 

« Les femmes avec albinisme dans des villages comme en ville, elles ont un problème d’accès à l’éducation de base comme d’autres personnes. Certains croient que quand une femme est albinos elle est incapable de tout, et elle a un niveau mental réduit alors que c’est faux”, explique-t-il.

 

“C’est pourquoi, la majorité d’entre elles ne parviennent pas à être scolarisées et éduquées de la même manière que les non albinos. Toutes ces discriminations font que la femme et la jeune fille vivant avec albinisme n’accèdent pas facilement à l’emploi dans les services de l’état vu qu’elles sont de nature marginalisées”, poursuit-il.

 

Et de poursuivre que, “nous comme association d’encadrement de cette catégorie des personnes, nous faisons des plaidoyers à toutes les instances, pour que la voix des filles et femmes albinos soit comprise et prise en compte. Nous faisons également des alliances avec d’autres organisations de la société civile pour plaider aux instances supérieures afin d’essayer de changer cette manière de déconsidérer les femmes albinos. C’est pourquoi, nous sensibilisons aussi les parents des filles albinos pour leur scolarisation pour qu’ensemble nous changeons cette perception négative de cette catégorie d’individus marginalisés dans la société et par la société», affirme-t-il.

 

Pour Maître Aimé Mufungizi, avocat à la cour d’appel du sud Kivu, le non accès des femmes albinos à des postes dans des services de l’Etat découle du non application des textes par les décideurs qui nomment et des législateurs qui doivent faire des suivis de ces instruments juridiques.

«La femme congolaise étant albinos ou pas elle doit être protégée et considérée par les institutions du pays”, explique Me Aimé.

 

“Me référant à la constitution de notre pays en son article 49 qui stipule que, ‘’les personnes des troisièmes âges et les handicapés ont droits à une protection spéciales’’, l’article 14 lui bannit toute sorte de discrimination à l’égard des femmes et assure la promotion des ses droits dans tout le domaine comme par exemple civil, politique économique et social. L’article 13 quant à lui, bannit toute sorte des mesures discriminatoire à l’égard des congolais(es) qui peuvent résulter de la loi ou d’un acte de l’exécutif en raison de sa religion, son origine familiale, de sa condition sociale, sa résidence, son opinion, sa conviction politique ou de son appartenance à une race à une ethnie à une tribu ou à une minorité culturelle ou linguistique. Mais aussi, la femme albinos étant dans la classe des personnes marginalisées; la loi nous renvoie à l’article 46 qui prône leurs spéciales protections. Je pense que ceux ou celles-là qui manifestent cette forme de negligence et de discrimination à l’égard des femmes albinos se trompent car elles ont toutes les capacités et compétences pour gérer», estime-t-il.

 

Madame Petrony Kangela Makope, Cheffe de division provinciale des affaires sociales du Sud-Kivu, s’observe un relâchement de la part des femmes albinos lorsqu’il a offre d’emploi et autre opportunité du travail au sein des institutions de l’Etat.

 

«Selon mon observation je peux dire qu’il n’a pas une discrimination ou exclusion des femmes albinos dans la gestion de la chose publique. Ça fait 35ans que je travaille dans la fonction publique et je n’ai jamais vu une personne être refoulé lors des offres d’emplois pour la simple raison d’être albinos. Tout celà me renvoie à l’idée de penser que les femmes albinos n’ont pas la culture de demander du travail. En 2018, il a eu recrutement des personnels qui voulait avoir les numéros matricules et beaucoup de personnes l’ont obtenues dans la fonction publique mais, on n’a pas vu la candidature même d’une seule femme qu’homme albinos» a-t-elle révélée.

 

Me Aimé demande aux législateurs congolais de mettre en place une loi spéciale protégeant la femme albinos tout en respectant les textes déjà élaborer enfin de faciliter leur émergence et épanouissement.

 

De sa part, Juvénal Lushule de APIA demande aux autorités politico-administratives de considérer les atouts et les compétences des femmes albinos comme tant d’autres, et comme prévoient les lois du pays.

 

De son côté, Mme Petrony Kangele conseille aux femmes vivant avec l’albinisme de briser le complexe d’infériorité et de mettre de côté toute forme de préjuger enfin, d’accéder à des postes au sein des institutions de l’Etat et autres institutions du pays.

 

Vianney Ntumwa, JDH.

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