Solange Lusiku (UNPC) : « Les journalistes ont une emprise considérable sur le public qu’ils servent »

Les professionnels des médias ont échangé sur la participation des femmes dans le processus décisionnel public en province du Sud-Kivu. C’était au cours d’un café de presse organisé à leur intention par l’Association des femmes des médias (AFEM) en collaboration avec Internews, le 2 mai dernier à Bukavu.

Partant des statistiques livrées par Espérance Mawazo de l’Observatoire de la parité, seules 3 femmes sur 36 (soit 8,3%) sont députées provinciales au Sud-Kivu,  4 femmes sur 10 (soit 40%) sont ministres provinciales. Aucune femme à la tête des 8 territoires de la province, et bien d’autres services administratifs où la représentativité de la femme est faible.

Solange Lwashiga, responsable du mouvement Rien sans les femmes, appelle la femme à transcender les principes basés sur le statut social. Elle estime l’implication de la femme dans la gestion de la chose publique au même titre que l’homme peut changer la donne dans la gouvernance.

« Aujourd’hui, les principes basés sur le statut social avec les attributs sociaux font qu’on réfléchisse qu’un poste donné à la femme, c’est un poste de moins. C’est très faut. Tant que la femme n’a pas encore intériorisé que si les femmes et les hommes participent à la gestion de la chose publique ça peut changer la donne dans la gouvernance, ça restera un problème. Raison pour laquelle nous avons pensé que, pour qu’il y ait des femmes dans les postes décisionnels au niveau public, il faut une forte mobilisation », a-t-elle indiqué.

Pour sa part, Solange Lusiku, Vice-présidente de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) Sud-Kivu, les médias jouent un rôle très capital dans la mobilisation et la conscientisation des femmes et des hommes politiques. D’où le journaliste a une emprise considérable dans la société qu’il est appelé à servir.

« Le rôle des médias étant de former, d’informer, d’éduquer et de divertir ; les journalistes ont une emprise considérable sur le public qu’ils servent. Ce sont eux qui fabriquent les femmes et les hommes politiques. Il n’existe aucun politique qui ne soit fabriqué par les médias (…) Les médias ont concouru à tropicaliser la lutte pour le respect du genre. Ceux qui dévoilent leurs ambitions à travers les médias ont toujours réussi. Grâce au média, nous pouvons fabriquer des hommes forts ou faibles », a-t-elle soutenu.

Pendant le débat, les participants ont convenu que l’implication des hommes et des femmes serait l’un des moyens efficaces pour atteindre ce résultat.

Cette activité s’est déroulée au bureau d’Internews sur avenue Mbaki, en face de la salle Concordia dans la commune d’Ibanda.

Jean-Marie Mulume

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