RDC : Les 504 jours qui font spéculer la Tripartite

Au palais du peuple à Kinshasa où se  réunit la Tripartite Ceni, le gouvernement et le CNSA, l’incontournable bouquet de 504 jours du président Corneille Nangaa, a fait la Une des discussions sur le processus électoral en cours en RDCongo.

Plusieurs sources kinoises estiment que l’orateur principal sur le processus électoral, le président de la Ceni, vole la vedette à tout le monde. La variable en question n’est pas seulement incontournable mais aussi susceptible d’être revue à la baisse, si et seulement si « les parties prenantes se montrent promptes à répondre aux contraintes sécuritaires, logistiques et financières ».

C.Nangaa, lors de son exposé, a mis en relief le chemin critique qui conduit aux scrutins. La base des discussions étant le délai de 504 jours après l’enrôlement de tous les électeurs, sans en exclure la possibilité de réduire ce délai.

« Le tout dépendant de la promptitude du gouvernement à répondre aux préalables qui déterminent les échéances inscrites dans le calendrier électoral », a-t-il déclaré.

504 jours, une constante ou une variable ?

 Nos sources racontent que trois commissions ad hoc ont été mises en place pour examiner les contraintes techniques, politiques, logistiques et financières prises en compte dans le schéma qui a débouché au délai de 504 jours posé par le Patron de la centrale électorale.

Il s’agit des commissions « juridique et procédures opérationnelles », « logistique, budget et finances du processus électoral » et « administrative, politique et sécuritaire ». Elles pourront toutes travailler sans désemparer ce mardi 17 octobre jusqu’à 18 heures, selon le programme officiel.

Estimant que ce délai repose sur « des variables et des constantes », Nangaa affirme que « l’exercice sera fait à cette évaluation et au cours de laquelle, si l’on fait une autre proposition qui tienne debout, les participants prendront acte ».

Il prévient, néanmoins, lorsqu’il rassure que des « 504 jours, on peut réduire. C’est une variable. C’est question de faire ce qu’il faut parce qu’à défaut, cela peut aussi augmenter », a-t-il souligné.

Le président de la Ceni, se dit étonné de l’agitation qui a suivi sa déclaration de ce délai.

«Les 504 jours après enrôlement pour convoquer les scrutins ne sont pas une nouveauté (…) Tous les acteurs politiques qui ont participé aux deux dialogues de la Cité de l’Union africaine et du Centre interdiocésain le savaient », dit Corneille Nangaa

Peut-il survenir une perturbation ?

C’est la crainte du numéro un de la Ceni. Il met le gouvernement devant ses responsabilités. Au départ, Nangaa compare son délai de 504 jours comme une prescription médicale à respecter scrupuleusement pour éviter toute précipitation dans la programmation électorale.

Il parle d’« un médecin qui prescrit 20 comprimés de la quinine à prendre dans dix jours en raison de deux comprimés par jour, alors que le patient aimerait bien les prendre en deux jours. En cas d’aggravation, le médecin ne serait pas tenu pour responsable de conséquences », se justifie-t-il dans cette métaphore comme pour clamer d’avance son innocence dans la mesure où la machine électorale gripperait.

Ecourter ou allonger le délai de 504 jours n’est pas le vrai problème, tout repose sur les moyens à mettre à la disposition de la Céni.

Par ailleurs, le vice-Premier ministre de l’Intérieur, représentant le gouvernement, a brillé par un silence qui ne lui est pas familier, dénotent nos sources.

« Le Fin orateur de la Majorité présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary, vice-premier ministre représentant du gouvernement est resté curieusement collé à son siège sans piper un mot ».

A-t-il encaissé le coup lui assené par Nangaa ?

S’est-il rendu compte du poids de responsabilité qui pèse sur les épaules du gouvernement dont il fait partie ?

Telles sont les hypothèses qui tournent au sein de l’opinion congolaise et qui ne sont à rejeter. Il est donc inévitable qu’une réponse ajournant ou écourtant ce délai ne soit donnée par le gouvernement, peu importe les résultats des travaux desdites commissions de la Tripartite.

Qui vivra verra.

Jean-Marie Mulume

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