RDC: Après 1 an d’action du gouvernement Sama LUKONDE, décalage entre ses promesses et réalisations sur terrain

365 jours sont pratiquement écoulés jour pour jour depuis l’investiture du premier ministre Jean-Michel Sama LUKONDE le 26 avril 2021 à la tête du gouvernement de la République Démocratique du Congo, RDC.

Prenant la parole devant les députés nationaux à l’occasion de la présentation du programme d’actions de son gouvernement, Sama LUKONDE avait annoncé, à l’Assemblée nationale que les actions de la législature en cours s’articuleront autour de 15 piliers regroupés en 4 grands secteurs d’activités. Au premier plan il sera question de s’atteler sur les questions de Politique, Justice, Administration publique, Défense et Sécurité. Le 2 ème secteur se focalisera sur l’économie et les finances. Le 3 ème brossera la reconstruction du pays (infrastructures, nouvelles technologies, lutte contre le changement climatique) avant que le 4 ème secteur ne vienne se focaliser sur l’aspect social avec notamment l’amélioration des conditions sociales, la lutte contre la pauvreté, l’autonomisation des femmes et la promotion des jeunes.

En ce qui concerne les secteurs de la sécurité, des infrastructures, et l’éducation, on note, dans le programme annoncé par le premier ministre plusieurs actions à faire.

Sur le plan sécuritaire

Devant les élus du peuple, ce chef du gouvernement congolais avait affirmé que la pacification du pays et en particulier à l’Est est une grande urgence. Le Gouvernement attend mobiliser tous les moyens requis pour éradiquer tous les groupes armés et mettre fin à cette crise sécuritaire avec le concours du Président de la République, Commandant Suprême des Forces Armées. Dans cette optique, aucune option ne sera exclue, y compris celle de la proclamation, par le Chef de l’Etat, de l’état d’urgence sécuritaire dans toutes les zones en proie à des violences et aux conflits armés, avec comme conséquences notamment le remplacement de l’administration civile par l’administration militaire dans lesdites zones.

Sur terrain, la situation vécue semble s’être contredite avec les annonces du chef du gouvernement. Au Nord-Kivu, Ituri où les états de siège étaient décrétés tout comme au Sud-Kivu, la situation sécuritaire demeure alarmante. Les populations et leurs biens toujours victimes des malfrats qui pour certains détiennent illégalement d’armes avec lesquelles ils commettent leurs forfaits. Dans les communes de Bukavu tout comme dans les territoires de la province du Sud-Kivu, plusieurs cas des vols et tueries sont signalés par ci, les kidnappings et criminalités urbaines par là. La population ne sachant pas à quel saint se vouer, demeure cependant dans l’espoir qu’un jour les promesses du gouvernement seront mises effectivement en oeuvre pour sa sécurité absolue.

Sur le plan des infrastructures

A l’assemblée nationale le premier ministre avait souligné qu’un autre pilier important de l’action du gouvernement concerne la construction et la réhabilitation des infrastructures de base. Dans ce cadre, le Gouvernement envisage, en priorité, de construire, de réhabiliter et d’entretenir les routes de desserte agricole grâce aux travaux de cantonnage manuel. A ce sujet, les routes de desserte agricole qui assurent la jonction avec des voies fluviales ou lacustres seront privilégiées.
En outre, la construction, la réhabilitation et la modernisation des routes d’intérêt national,
provincial ou local ainsi que celles des voies ferrées, aériennes, fluviales et lacustres seront
poursuivies inlassablement de manière à relier tout le Pays.

De la promesse à la réhabilitation, il existe un long trajet pensent certains observateurs. La situation des routes de la ville de Bukavu comme de la province demeure préoccupante. Plusieurs nids de poule observés dans des artères principales et certaines servant des routes nationales à l’occurrence la route nationale numéro 2, 3 et 5. Des accidents sont comptés recurrement en ville à cause de cet état de chose. À cela s’ajoutent l’impraticabilité de ces voies en cas des fortes intempéries ainsi que les amortissements précoses des engins roulants. Face à cette situation, le regard du peuple reste tourné à Kinshasa siège des ceux qui annoncent des actions et sont sensés s’assurer de leur mises en oeuvre.

Sur le plan d’éducation

La volonté politique de mettre en œuvre la gratuité de l’enseignement est plus importante que tous
les écueils que nous rencontrons dans sa concrétisation. Deux ans après sa mise en œuvre,
nous en connaissons les principales difficultés.
Pour ce faire, le Gouvernement devra organiser un service spécialisé pour la gestion du mécanisme de la mise en œuvre de la gratuité, notamment par la prise en charge
convenable des enseignants et des écoles. Il sera ensuite procédé à l’audit et à la
restructuration du Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants, “SECOPE”, dans
toutes les Provinces éducationnelles et les Bureaux gestionnaires, afin de maîtriser les
effectifs et la paie du corps enseignant. Tous les responsables des abus et actes de sabotage dans ce secteur devront subir, de manière exemplaire, la rigueur de la loi retient-on du discours du premier ministre.

C’est à ce niveau que le peuple est alors à bout de tout son souffle. Annoncée avec pompe, cette gratuité d’enseignement primaire est aujourd’hui transformée en vanité. L’éducation des enfants, dirigeants du lendemain en réelle menace. Les desiderata de leurs éducateurs sur l’amélioration de leurs conditions de travail et salariales toujours oubliés. Ces derniers ont opté pour des grèves répétitives pour réclamer leurs droits. Les élèves sont victimes au premier plan de cette déstabilisation occasionnant des conséquences énormes. Il s’agit entre autre des matières dispensées avec légèreté , des programmes de cours survolés par manque d’un temps suffisant pour les dispenser.

Face à cette situation, le commun des mortels prédit les futures dirigeants maladroitement instruits avec tout ce que cela présente comme retombées sur la gestion de la chose publique.

S’exprimant sur la RFI, Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du Parti du peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) juge très négatif le bilan du gouvernement Sama Lukonde, une année après son investiture par l’assemblée nationale.

l’ancien ministre de l’Intérieur dénonce l’insécurité et la criminalité grandissante, un climat social délétère et l’augmentation du chômage, ainsi que l’absence d’une vision claire de gouvernance. Emmanuel Ramazani Shadary a aussi déploré la corruption qui se serait intensifiée aujourd’hui dans le pays.

Malgré tout cet état de chose, le chef du gouvernement Sama LUKONDE s’est toute fois exprimé à la chaine Nationale Congolaise (RTNC) le 26 avril2022. Dans son discours, il dit en gros saluer l’ensemble des actions de son gouvernement sur différents plans, politique, sécuritaire, éducationnel ou même des infrastructures.

Plusieurs autres questions liées au social de la population ont été explorées par le Premier ministre qui, tout en reconnaissant que beaucoup reste à faire, fixe désormais le cap sur beaucoup d’autres actions à impact visible dont les projets sont en cours d’exécution ou devront être lancés notamment, le Programme de développement local des 145 territoires.

Qui vivra verra disent les français!

Joyce KALUMUNA

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