Procès contre le policier Ledja : A quand le verdict ?

Le procès contre le policier Matthieu Ledja poursuivi pour dissipation des munitions et violation des consignes évolue désormais en position normale, à l’auditorat militaire garnison de Bukavu.

Débuté en flagrance depuis le 4 août, le tribunal n’avait pas dit le droit au troisième jour du déroulement du procès tel qu’on s’y attendait. Pour cause, la partie défense avait récusé la composition du tribunal faute de lui avoir permis de poser des questions au Maire de la ville lors de sa comparution en qualité de renseignant.

« La cause était que le jour où le maire avait comparu, le  président de la chambre  n’avait pas laissé à la  partie  de la défense (partie prévenue) de pouvoir lui poser des questions, ce qui explique le vice de la procédure », explique Me Néné Bintu, Avocat de la partie civile.

Elle fustige le comportement de la Cour d’avoir pris en délibéré cette requête sans notifier aux avocats de la victime, d’une quelconque reprise de l’audience.

« Il fallait qu’on réponde à leur lettre par un jugement avant dire droit (…) Mais  jusqu’à maintenant, nous, avocats de la victime, n’avons encore été notifiés d’une quelconque reprise de l’audience car, il faut que dans  ce jugement, avant dire droit, l’on puisse nous dire si nous allons changer de composition ou on va garder la même composition pour continuer avec le dossier », soutient-elle.

Néné Bintu estime que la comparution du Maire de la ville, Philémon Yogolelo, sur demande de la partie civile, n’avait aucun incident sur  le déroulement du procès, malgré les contradictions notées dans ses propos.

« Il y avait des contradictions dans ses déclarations. Il a dit avoir reçu la lettre sur l’organisation de la  marche pacifique mais aussi une notification de Kinshasa interdisant ladite marche.  Nous, nous avons demandé qu’il vienne s’expliquer car, l’article 12  de la constitution lui donne la possibilité d’interdire la marche mais il doit notifier les organisateurs 48 heures avant et il ne l’avait pas fait. Pourtant, le silence de l’autorité vaut autorisation en   droit administratif », renseigne-t-elle.

Pour plus de lumière, la partie plaignante exige à l’Etat congolais qu’elle estime responsable l’indemnisation des victimes et de s’occuper de ses administrés.

« Nous, partie civile, devons  voir la responsabilité  de l’Etat congolais. Cette responsabilité sera établie car, ce sont eux (les autorités de la ville, NDLR)  les préposés de l’Etat. L’Etat congolais sera obligé de payer les frais de  dommage intérêt pour désintéresser les victimes et, à son tour, il peut exercer les actions récursoire contre ses administrés », martèle l’Avocat Bintu.

Tous les Avocats de deux parties disent attendre à vive voix  la reprise de ce  procès afin que la vérité soit connue.

Le brigadier en Chef, Matthieu Ledja, est accusé d’avoir tiré à balle réelles sur les manifestants lors d’une marche pacifique de la Société civile, le 31 juillet 2017, alors que ceux-ci exigeaient à la CENI la publication du calendrier électoral.

Espérance Wabatinga.

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