Procès contre le policier Ledja : 3 moments ont marqué l’audience du 09 septembre

Le prévenu, les victimes et renseignants ont été entendus au cours de l’audience, ce samedi 09 septembre, par le Tribunal militaire siégeant en matière de flagrance dans le procès opposant le ministère public contre le policier Matthieu Ledja présumé d’avoir tirée sur les manifestants, lors d’une marche pacifique du 31 juillet 2017.

Devant le tribunal, les victimes ont soutenu avoir été blessées par balles lors de la manifestation.

« J’étais blessé au  pied, on a tiré sur moi lorsqu’on fuyait pour atteindre le bureau de la Commission nationale indépendante (CENI). J’ai vu qu’ils (les policiers, NDLR) étaient  armés (…) », a clamé Hippocrate  Marume, victime blessée par balle.

D’autres comparaissant en qualité de témoins auraient entendu le commandant sur place intimer l’ordre aux policiers de tirer sur les manifestants, les qualifiants d’étrangers.

« J’étais devant le  bureau de la société civile  fuyant les gaz lacrymogènes. J’ai entendu le commandant dire : bo boma ba Rwandais wana (pour dire frapper ces rwandais, NDLR)  », a confirmé Fidèle Mugisho, victime.

Interrogé sur les faits, le présumé Matthieu Ledja a catégoriquement nié avoir tiré à balle réelle sur les manifestants, estimant qu’il est accusé innocemment. Cette position soutenue par sa défense.

La journée a connu une descente du Tribunal sur les différents endroits où  des tirs avaient eu lieu, tel qu’au bureau de coordination de la Société civile et à la Ceni.

Le Tribunal a ordonné la visualisation d’une vidéo que la partie civile a brandie pour appuyer sa cause. Cette vidéo aurait été réalisée lors de ladite manifestation.

Alors que le commandant Musafiri, renseignant, avait surpris le prévenu après crépitement des balles et lui a ravi l’arme dans le véhicule qu’il (le policier) conduisait, celui-ci n’a jamais avoué avoir tiré.

Pourtant, « les policiers ayant reçu l’ordre de réprimer la manifestation », auraient tiré plusieurs balles réelles qui ont atteint des manifestants dont certains comparaissent dans ce procès.

Insatisfaite, la partie victime insiste  sur la comparution de celui qui avait donné l’ordre de tirer. Une requête rejetée par le Tribunal, s’estimant suffisamment éclairé quant à ce.

La prochaine audience est fixée au samedi 16 septembre au cours de laquelle le verdict pourrait être prononcé.

Espérance Wabatinga.

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