Procès Abbas Kayonga : La Cour dévoile les griefs retenus aux 32 prévenus

A l’audience du vendredi 22 décembre 2017 dans le procès le ministère public contre Abbas Kayonga, ancien coordonnateur de la cellule provinciale de lutte contre la fraude minière au Sud-Kivu, la Cour militaire a signifié aux prévenus les infractions retenues à leur charge. Elle a analysé, également, les requêtes présentées par deux prévenus sollicitant une  liberté provisoire.

Devant le public et les parties défenses, la composition a procédé à la lecture des griefs à charge de tous les prévenus dans cette affaire notamment la détention illégale d’armes de guerre, la participation criminelle, l’association des malfaiteurs, la tentative d’assassinat, l’incitation aux militaires à commettre des actes contraire au devoir et à la discipline, l’atteinte à la sureté de l’Etat et l’assassinat.

Deux requêtes déposées par Alexandre Makereza et le colonel policier Makangila Rutabara sollicitant la mise en liberté provisoire ont été analysées par le tribunal.

Makereza motive sa requête par les lésions contractées le jour des affrontements à la résidence d’Abbas Kayonga et qui ont eu des conséquences sur son état de santé. L’organe de la loi a été défavorable. Il déclare dangereux sieur Makereza du fait qu’il n’a aucune résidence dans la ville mais aussi d’avoir été présent lors des affrontements entre les FARDC et la garde de l’ex coordonnateur de la cellule antifraude du Sud-Kivu. Le ministère soutient également que l’incriminé avait été soigné à l’hôpital général de référence de Bukavu et peut, si nécessaire, bénéficier d’autres soins.

Quant au Policier Makangila, la défense du colonel a nié les infractions telles que l’association des malfaiteurs et le refus d’ordre dont est chargé leur client. Ces Avocats appuient la demande de liberté provisoire soutenant que leur client ne peut s’échapper puisqu’ayant une résidence et une famille dans la ville de Bukavu. La requête a été rejetée par le ministère public maintenant que les charges du colonel sont graves.

Prenant ces requêtes en délibéré, la Cour annonce le prononcé de deux arrêts, mercredi 27 décembre prochain, avant de poursuivre l’instruction dans cette affaire.

Abbas Kayonga, ancien coordonnateur de la cellule de lutte contre la fraude minière au Sud-Kivu avait été arrêté dimanche 5 novembre après d’intenses combats meurtriers contre les forces de l’armée congolaise venues lui retirer sa garde. Jugés en procédure de flagrance avec ses complices par le Tribunal militaire garnison de Bukavu, la liste des prévenus s’est allongée par 3 autres dont le colonel policier Makangila. Dès lors, le tribunal s’est déclaré incompétent de poursuivre l’instruction. C’est ainsi que la Cour militaire de Kinshasa a été saisie et les audiences dans cette affaire sont ouvertes depuis jeudi 21 décembre à l’hôtel Résidence dans la commune d’Ibanda, ville de Bukavu.

Evariste Murhula

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