Mwenga: Une journaliste meurt après avoir été battue par son mari

L’incident  s’est déroulé le 05 janvier 2022 dans la ville aurifère de Mwenga, située à environ 135 kilomètres de Bukavu dans la province du Sud-Kivu. Charline Kitoko Safi, 21 ans, journaliste chez Vision Shala FM, une chaîne de radio et Télévision basée à Kamituga dans le territoire de Mwenga est décédée suite aux coups assénés par son époux.

« Selon quelques membres de sa famille, Charline était régulièrement violentée par son mari. Le dernier cas en date est survenu le dimanche 9 janvier 2022 lorsque la victime au retour d’une fête organisée par sa Radio a été brutalisée et blessée grièvement. L’irréparable est survenu deux jours après soit le mardi 11 janvier 2022 », souligne un communiqué de l’Association des femmes des médias, AFEM.

Cette information est aussi confirmée par les membres de la famille de la victime. « Aux environs de 16h, quand elle est revenue du travail, elle a été tabassée par son mari qui n’en était pas à son premier coup « , indique Lodi Kitoko, grand frère de la victime. Selon lui, c’est depuis trois ans que Charline cohabitait avec son mari Destin Wabile. « Le pire est arrivé alors que celle-ci était enceinte de huit mois », ajoute Kitoko.

Des organisations mobilisées pour rendre justice à Charline

Au Sud-Kivu, plusieurs médias et organisations de défense des droits des femmes sont mobilisées contre cet énième cas de meurtre suite aux violences conjugales.

Le 26 janvier, une marche a été organisée dans la ville de Bukavu pour exiger la justice pour Charline.

« Les organisations de défenses des droits humains et médias signataires du présent mémorandum, après analyse ont constaté que, le meurtre de la  journaliste Charline Kitok0 Safi est un acte de grave cruauté  et de méchanceté de la part de son mari », ont indiqué les médias et organisations de la société civile dans leur mémorandum lu par Solange Lwashiga, responsable du Caucus des femmes pour la paix.

« Nous pensons qu’il est temps que la tolérance zéro soit appliquée. Le meurtrier de Charline doit être puni », a-t-elle insisté, exigeant la tenue d’urgence d’ une audience publique pour réprimer ce cas.

« Nous avons déposé notre mémorandum au parquet général du Sud-Kivu, au gouvernorat, à l’assemblée provinciale pour demander l’implication des autorités provinciales sur ce dossier. Cela doit être découragé », a insisté Julienne Baseke, coordinatrice de l’AFEM, l’une des organisations partenaires à Journalistes pour les droits humains, JDH, au premier plan de ce plaidoyer.

« Nous sommes déjà saisi de ce cas et nous allons peser entant qu’assemblée provinciale pour que les autorités judiciaires fassent de ce dossier leur priorité », a souligné Jacques Kamanda, rapporteur de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu.

Pour Me Papy Kajabika, coordinateur de l’OSC Vision Sociale, les défenseurs des droits humains sont prêts à accompagner la famille de la victime pour servir d’exemple à tous les hommes qui tabassent leurs femmes dans leurs ménages.  » Nous sommes entrain de nous mobiliser pour avoir droit à un procès équitable, que le coupable soit condamné et que cela serve d’exemple à tous les hommes qui violentent leurs épouses dans leurs foyers », insiste-t-il.

Soulignons qu’à ce stade, la République démocratique du Congo ne dispose pas encore d’une loi qui réprime les violences basées sur le genre, particulièrement les violences conjugales. Toutefois, l’article 47 du code pénal congolais puni à 20 ans de prison les coups et blessures. « Lorsque les coups portés ou les blessures faites volontairement mais sans intention donner la mort l’ont pourtant causée ».

Actuellement, tous les regards sont tournés vers la justice pour que le droit soit rétabli.

Johanna Linda Byenda

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