Marchés pirates à Bukavu: un calvaire pour les femmes vendeuses

Dans la ville Bukavu, des marchés dits pirates naissent du jour au lendemain. Sans penser aux risques, le soir, on observe des femmes vendeuses de divers articles avec des bassins sur la tête, d’autres installées le long de la chaussée à l’attente des clients ; chose que la mairie n’entend de ses oreilles.

Dans un reportage réalisé par jambordc.info au marché de Nyawera dans la commune d’Ibanda, les femmes vendeuses renseignent que l’insuffisance des places dans ce marché les pousse à exercer sur la route pour la survie de leurs familles.

« Nous vendons sur la chaussée parce que nous n’avons pas de places ici au marché où nous devrions exercer nos activités. Nous voudrions bien quitter cette route si nous trouvons des places où nous installer à l’instar d’autres vendeurs. Ce marché nous aide pour la scolarisation de nos enfants et la survie de nos familles », s’est exprimée, Joseline Bahati, vendeuse.

Fustigeant la procédure dont la police les réprime, notre source révèle que malgré les contributions faites au profit des policiers, ceux-ci constituent un des obstacles majeurs auxquels les vendeuses font face au quotidien.

« Le plus grand problème, c’est la police. Nous payons régulièrement 200 francs congolais aux policiers mais ils nous expulsent tous les jours. Ils viennent en série, nous ravissent nos marchandises, d’autres les piétinent, d’autres nous battent à coup de fouet. Nous perdons parfois même la somme que nous avons déjà vendue. Nous prenons des crédits dans les coopératives mais, avec ce comportement de la police, nous ne parvenons plus à les rembourser. Que l’autorité urbaine prenne en compte notre situation. Nous n’avons aucun autre moyen pour vivre », a-t-elle regretté.

Le président de la Nouvelle dynamique de la société civile, Jean-Chrysostome Kijana, condamne le silence du Maire de la ville qui a promis, depuis beaucoup de temps, d’élargir ce marché pour une solution durable au profit de tous.

« Nous avons alerté plusieurs fois l’autorité urbaine par rapport à la prolifération des marchés pirates dans la ville de Bukavu. Ce qui est très étonnant, c’est qu’il y a des taxateurs qui prélèvent des taxes sur les vendeurs qui étalent leurs marchandises à même le sol. Nous avons interpelé le Maire sur les dangers que cela comporte sur le plan sanitaire mais aussi les risques d’accidents. Malheureusement le phénomène persiste toujours. Nous sommes fortement consternés lorsque nous voyons la violence avec laquelle la police se déchaine sur ces pauvres mamans », a déploré J.Chrysostome Kijana.

Le chargé de communication au niveau de la mairie, M.Rodé, croit que le Maire a interdit des marchés pirates dans la ville et que la police est chargée d’exécuter l’instruction.

« Pour nous, nous considérons que le marché pirate a été combattu à Nyawera. Si ces femmes se sont déplacées pour ériger un autre, nous l’ignorons. Et si c’est vrai, c’est à la police de mettre en exécution ce que le Maire a pris comme décision. L’essentiel pour nous, c’est que le marché qui encombrait la route à Nyawera a été évacué et la mesure respectée », a-t-il fait savoir.

L’opinion se demande pourquoi la présence de ces vendeuses le long de la route à Nyawera, chaque soir, si la mairie croit avoir résolu le problème.

Jean-Marie Mulume

Un commentaire sur « Marchés pirates à Bukavu: un calvaire pour les femmes vendeuses »

  1. BONJOUR À TOUS. LA DECISION DU MAIRE ET CELLE DE LA POLICE AUX FEMMES VENDEUSES ET AUTRES PETITS ENTREPRENANTS DITS “sont d marchés pirates” SANS QUE LE MAIRE DE CETTE VILLE OU LE GOUVERNEMENT SUD~KIVUSIEN N’A PAS ENCORE LIBERÉ ET DONNÉ UN LIEU À CES DERNIERS,CETTE DECISION EST NULLE ,SANS VALEUR. Il faut que ces autorités mettent en tete que:
    ~ certaines mamans,filles,papa,garçons exercent cette activité pour la survie de toute une famille.
    ~un bon dirigeant ne doit pas chasser ses dirigés mais plus les orienter car ce ne sont que les animaux que l’on chasse.
    ~ que ces autorités leur donnent d’autres activités.
    ~ Certaines filles évitent la débauche,les garçons le vol pour exercer cette activité.
    SI ALORS L’AUTORITÉ INCOMPETENTE VEUT QU’ILS L’ABANDONNENT,DONC …
    que l’autorité ne manifeste pas sa faiblesse. MERCI

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