L’accès à l’eau potable, un casse-tête pour la population de Panzi

Il est 5 heures du matin. Nous sommes sur une borne fontaine de la Regideso, service national chargé de la fourniture de l’eau, à Panzi  Kamagema, l’un des quartiers populaire de la ville de Bukavu. Mais depuis trois mois, l’eau ne coule plus dans cette borne. Pourtant,  les habitants ne se découragent pas et reviennent tous les jours très tôt le matin dans l’espoir de trouver de l’eau mais sans succès.

« Je suis ici depuis cinq heures à l’attente de l’eau mais ça ne coule toujours pas. Chaque jour je viens puiser avec tous mes enfants mais l’eau n’arrive pas. Je dois alors laisser les enfants aller dans d’autres quartiers comme Kasihe ou Nyantende pour puiser. Mais c’est très loin d’ici », déclare Amina, mère 6 enfants et habitant de Panzi.

Le quartier Panzi connait un problème de desserte en eau potable depuis plusieurs années. Depuis 2011, dans le but de pallier à ce problème, deux bornes fontaines  ont été installées dans cette agglomération populaire de Bukavu.

Mais, malheureusement, ces bornes implantées par la Regideso ne sont pas régulièrement fournies en eau.

Ce qui ne passe pas sans conséquences sur les habitants du milieu souvent obligés de se lever très tôt. Surtout pour les enfants qui sont les plus utilisés et souvent obligés de parcourir des longs trajets à la quête de l’eau.

« Nos enfants courent le danger d’être percuté par des véhicules en route, ils ratent souvent l’école à cause des retards. Quand ils reviennent de l’école, ils partent directement chercher où puiser de l’eauIls courent aussi le risque d’être étranglés par des bandits quand ils se lèvent à 3 heures ou  4 heures du matin et parcourent des longs trajets pour trouver de l’eau », dit Amina.

« Nous préparons déjà la nourriture tardivement par manque d’eau. Parfois nous sommes obligés d’utiliser l’eau impropres des puits appelés bizola pour la consommation. Et ce, avec tous les risques à la santé », ajoute-t-elle.

Joint à ce sujet,  un infirmier du centre de santé Giovani de Panzi, reconnait que le manque d’eau fait courir aux habitants de Panzi d’énormes dangers liés à la santé. « Nous enregistrons plusieurs cas de maladies causés par la consommation de l’eau sale.  Nous enregistrons au moins 3 malades par jour qui souffrent des maladies hydriques.», précise-t-il.

Il invite la population de traiter de l’eau avant de l’utiliser afin de prévenir des maladies hydriques dans leur milieu.

Christophe Mugisho Mutayongwa

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