JI de l’enfant africain : Le RJAE préoccupé par les difficultés de scolarisation des certains enfants réfugiés Burundais à Lusenda

En marge de la commémoration de la journée de l’enfant africain célébrée le 16 juin de chaque année, le Réseau de Journalistes Amis de l’Enfant (RJAE) a choisi de se rendre dans le camp de Lusenda situé dans le territoire de Fizi au Sud-kivu.

Sur le lieu, cette organisation de promotion des droits des enfants a documenté les difficultés pour certains enfants réfugiés à étudier normalement, particulièrement à l’école secondaire .

Ernest Muhero responsable du RJAE Sud-Kivu qui s’y est rendu le jeudi 16 juin 2022 à l’occasion de la journée de l’enfant africain , renseigne que certains enfants étudient dans les écoles environnants le camp de Lusenda; d’autres par contre au vu de la vulnérabilité des parents, finissent par abandonner ou se trouvent dans la difficile situation où l’enfant doit faire de petits jobs pour assurer sa scolarité.

Il s’agit surtout des enfants de 7e , 8e et 1ere des humanités( ancienne 3e ) qui ne bénéficient pas d’appui quelconque pour la scolarisation.
Daniel Sisimurayi réfugié et élève à l’Institut Sibatwa à Lusenda en 3ème commerciale et gestion renseigne qu’il est très compliqué pour lui d’étudier sans un soutien pour la prise en charge de sa scolarité.

“Je suis orphelin d’un parent. Le seul restant est en âge avancé, difficile pour lui de travailler pour me trouver de quoi assurer mon éducation. Je n’ai donc pas les moyens voulus de payer les frais scolaires pourtant je suis à mon avant dernière année du cursus. Voilà pourquoi à cause de ce problème, plusieurs d’entre nous ont abandonné le banc de l’école et les plus courageux font des travaux mais qui ne correspondent malheureusement pas à leurs âges pour parvenir à payer les frais de minerval. C’est très compliqué pour nous, nous prions sincèrement aux personnes de bonne volonté et organisation de nous venir en aide sans quoi, plusieurs de nous abandonneront l’école ” explique -il avec tristesse.

D’un autre côté, c’est le projet EDUFAM qui prend en charge l’éducation et tous les accessoires scolaires des 3 dernières classes des humanités générales en faveur des filles réfugiées. Un projet qui n’inclut malheureusement pas les garçons pour qui les géniteurs doivent supporter seuls leurs charges scolaires et pourtant étant en refuge, ils sont en situation de vulnérabilité déjà !

Toute fois, celles qui bénéficient cependant des avantages de ce projet se disent soulagées que les poids de ce besoin soit pris totalement en charge par cette organisation.

Jeannine Muhiri âgée de 17 ans et élève en 2ème Humanité Pédagogique (HP) elle aussi à l’Institut Sibatwa, affirme qu’elle et ses collègues filles bénéficient des acquis du projet EDUFAM.

“Je suis dans la joie parfaite de constater que certaines organisations ont compris la pertinence du fait de donner la chance aux enfants d’étudier. Je suis en 2ème humanité pédagogique et ma scolarité y compris les objets classiques sont pris en charge par EDUFAM. Sans cela, je ne sais si je parviendrais à étudier vu les difficultés financières auxquelles nous faisons face ici comme réfugiés. Que Dieu bénisse le HCR et ses partenaires pour ce projet EDUFAM, et surtout qu’ils pensent également aux garçons qui eux n’en sont pas bénéficiaires. Certains de mes collègues garçons ont abandonnés la classe
.” Confie cette jeune réfugiée de 17 ans du camp de Lusenda.

Ainsi en cette journée du 16 juin dédiée à l’enfant africain, le coordonnateur du RJAE Sud-Kivu plaide pour plus de mobilisation des partenaires et bailleurs pour l’éducation des milliers d’enfants réfugiés Burundais du camp de Lusenda; de meme que des centaines de milliers des congolais dans l’ensemble du pays, particulièrement en milieu rural.

Le Réseau des journalistes amis de l’enfant a constaté que dans les écoles congolaises autour de ce camp, la gratuite de l’enseignement est effective pour les congolais et les réfugiés Burundais depuis la classe de la 1ère jusqu’en 6e primaire! Mais, il y a deux classes qui sont passées à l’enseignement de base mais qui ne sont pas prises en charge , c’est la 7ème et la 8 ème. A cela s’ajoute l’ancienne 3 ème des humanités. D’où ce plaidoyer au vu du statut particulier des réfugiés !

Mr Ernest Muhero ajoute que les réfugiés rencontrés dans ce camp sollicitent que ce fardeau de la scolarité des leurs enfants aux humanités soient pris en charge par les partenaires du HCR pour permettre à tous les enfants de bénéficier de ce droit et leur éviter ainsi des déviations dues à l’oisiveté comme les grossesses précoces, l’exploitation économique et autres.

Il sied de signaler que Lusenda est un camp de réfugiés Burundais, situé au Sud-Kivu avec plus de 27 (vingt sept) milles réfugiés regroupés dans 5 sites dont Lulinda, Lusenda, Katungulu 1, 2, et 3 faisant 50 villages étalés sur 220 hectares.

Joyce KALUMUNA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.