Eddy Silimu (UDPS) : Si Joseph Olenghankoy a été choisi à la tête du CNSA, c’est pour faciliter le glissement

Le président de la ligue des jeunes de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) Sud-Kivu a fustigé l’élévation de Joseph Olenghankoy à la présidence du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA). Dans une interview avec un reporter de jambordc.info, Eddy Silimu voit en cette désignation une voie pour faciliter le glissement au pouvoir actuel.

La désignation depuis  samedi 22 juillet de Joseph Olenghankoy à la présidence du CNSA continue d’être contestée par certains acteurs politiques du pays. Comment y réagissez-vous ?

C’est question de préciser certains éléments tels que dits dans l’accord de la Saint Sylvestre. C’est un poste qui revenait d’office au président du Conseil des sages du Rassemblement. Et avant de procéder à la désignation,  il fallait d’abord mettre en place une loi portant fonctionnement du CNSA. Autre chose, on avait nommé le premier ministre avant la signature de l’arrangement particulier. Pour nous, ce sont des stratégies de la MP pour contourner les gens crédibles et c’est une violation flagrante de l’Accord.

Le CNSA a pour mission d’accompagner le gouvernement à organiser les élections dans le délai. Croyez-vous qu’il y parviendra au vu de ces tractations ?

L’accord a eu à préciser les attributions du CNSA. Parmi ces missions, il est dit qu’on doit faire à ce qu’il y ait suivi de la mise en application de l’Accord. Mais, l’organe et les personnes qui doivent y veiller sont nommés dans une violation du même accord. Si M.Olenghankoy a été choisi, c’est parce qu’il a déclaré à ses partisans que les élections n’auront pas lieu cette année. Donc, il est là juste pour faciliter le glissement.

Certains membres du bureau de cette structure ont boycotté leurs postes tels que le Front pour le respect de la Constitution et l’Union pour la nation congolaise. Ont-ils raison ou non. Quel est votre point de vue ?

Ce sont des choses qu’eux-mêmes ont cautionnées. Du moment que Léon Kengwo et Aubin Minaku ont convoqué les assises qu’ils n’ont pas commencés, à la place de la CENCO pourtant habilitée à réunir les parties en conflits, ils ont signé ce qu’ils appellent arrangements particuliers. Eh bien, ils n’ont plus à se plaindre parce qu’ils ont passé assez de temps à accompagner cette violation de l’accord. Aujourd’hui, ils sont attrapés dans le piège.

Le peuple congolais réclame les élections au plus tard le 31 décembre cette année. Estimez-vous qu’il est encore possible qu’elles aient lieu dans ce délai ?

Le pouvoir a tout fait pour qu’il n’y ait pas élections dans le délai en jouant sur le temps, faisant en sorte qu’on n’applique pas l’accord. Voilà pourquoi nous, à l’UDPS, refusons de continuer à voir Joseph Kabila à la tête du pays au-delà du 31 décembre. Au Rassemblement, nous y travaillons déjà. Joseph Kabila doit partir parce qu’il est incapable de nous conduire aux élections.

Quel message adressez-vous à la population du Sud-Kivu ?

La population doit commencer d’abord par réclamer les élections avant de penser à qui voter. Le peuple doit comprendre que l’heure est grave et M.Kabila ne veut pas quitter pacifiquement le pouvoir. Il faut que le peuple soit disposé à accompagner les actions entreprises par le Rassemblement politique pour exiger notre droit. J’appelle donc le peuple à se mobiliser massivement.

Interview réalisée par Marie-Louise Nsimire

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