Sud-Kivu : Les raisons du délestage de l’électricité de la SNEL

La Société nationale d’électricité (SNEL) se dit victime de plusieurs abus qui l’empêchent de satisfaire sa clientèle en fourniture d’énergie électrique comme prévu. En plus de la baisse du niveau d’eau, la société dénonce des cas de vols des matériels sur son réseau, le raccordement illicite et le mauvais comportement de certains habitants qui se substituent en agents de la Société. Toutes les conséquences influent sur le fonctionnement normal de la SNEL.

« La SNEL continue à souffrir des problèmes techniques. Nous avons une baisse sensible du niveau d’eau du lac Kivu qui est passé de 1463 à 1462 m3, on  a perdu 1 mètre d’eau. Et quand le niveau d’eau est réduit, c’est le débit de la rivière Ruzizi qui diminue aussi (…) ce qui fait que le déficit énergétique se fait sentir sérieusement. Au lieu de produire 29 méga watt, nous ne produisons que 12 seulement », a confié Déo Mashali, Directeur provincial de la Société nationale d’électricité.

Ajouter la faible production du barrage de la Ruzizi 2, la société nationale d’électricité ne recourt qu’à la coupure programmée du courant dans tous les coins.

« A la Ruzizi 2 qui doit servir 3 pays, au lieu de 43,5  nous ne produisons que 21méga watt. Ce qui fait que nous ne puissions satisfaire à toute la demande énergétique de la population, nous sommes obligé de desservir la population moyennant un système de délestage. Donc, nous ne pouvons donner que ce qui est disponible », a-t-il expliqué.

Quoique l’offre soit inférieure à la demande, Déo Mashali tient compte de la catégorisation de sa clientèle dans son aire d’action.

« Nous ne savons pas alimenter tous les quartiers au même moment à Bukavu, à Goma et à Uvira. Partout, nous opérons le délestage mais nous tenons compte de quartiers  puisqu’il y a des quartiers résidentiel, commercial, industriel et administratif. Nous tenons compte des sensibilités socio-économiques pour dresser notre plan de délestage », a-t-il renchéri.

Pour  l’exercice 2018, le Directeur souligne des actions prioritaires telles que la gestion rationnelle de l’énergie disponible, la réhabilitation du réseau existant ainsi que la réhabilitation de l’éclairage public sur les artères principales.

La SNEL compte améliorer le secteur commercial pour réaliser plus de recettes avec moins de réclamations de sa clientèle.

« Nous sommes en train de remettre en état le fichier commercial de facturation, pour qu’il y ait moins de plaintes et que nous puissions parler le même langage avec notre clientèle et être sûr de réaliser beaucoup de recettes avec moins de réclamation. Notre travail étant un travail d’intérêt public, nous sommes un service au profit de la population », a précisé Déo Mashali.

Le Directeur provincial déplore le mauvais comportement de certains habitants qui s’acharnent contre les installations de cette Société et ses agents. Il rappelle la population au bon sens pour que la SNEL réponde favorablement à la demande de ses clients.

« La population doit savoir qu’en plus des droits, il y a aussi des devoirs. Nous déplorons  les actes de vandalisme qui sont perpétrés sur notre réseau : le vol des câbles, des transformateurs, des projecteurs, l’acharnement contre nos agents, la substitution de certaines personnes en agents SNEL (…) Au lieu de venir demander le service à la SNEL, ils (les habitants, NDLR) préfèrent travailler pour eux-mêmes, ce qui engendre des tripotages et exposent les matériels de la société à des brulures. Nous demandons à la population de preter main forte à la Snel pour bien organiser son travail car, c’est cette même population qui profite des services de la SNEL », a-t-il ajouté.

Il appelle tous ceux qui ont besoin d’être connecté au réseau de contacter les bureaux de la Société nationale d’électricité implantés dans plusieurs axes pour s’informer sur le raccordement.

« Cela pourrait limiter les dégâts de mort et d’incendie qui surviennent suite au raccordement illicite », a-t-il conclu.

Jean-Marie Mulume

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