Sondage électoral à Bukavu : 84% d’avis défavorables à la machine à voter (rapporte Réveil des indignés)

Dans un sondage mené par le mouvement citoyen Réveil des indignés dans les trois communes de la ville de Bukavu, la plupart des habitants disent non à la machine à voter. Réveil des indignés exige à la commission électorale nationale indépendante (CENI) d’abandonner la machine à voter et revenir au mode traditionnel, pour les élections prévues le 23 décembre 2018. Une position que rejette la Centrale électorale du Sud-Kivu estimant que les enquêtes ont été précipitées.

Au cours de la présentation des résultats, jeudi 01 mars, ce mouvement citoyen affirme avoir enquêté dans les communes  de Bagira, Ibanda et Kadutu dont 423 sur 500 habitants, soit 84,6% d’avis négatifs contre 77/500 soit 15,4% d’avis favorables sur l’introduction du nouveau mode électoral en République démocratique du Congo.

(…) « soucieux de voir les élections de décembre 2018 être une opportunité et non une menace à la paix et à l’unité dans notre pays (…) Au regard des raisons avancées par les 84,6%  nous estimons qu’il y a des raisons fondées et qu’il faut que la CENI retire la machine (à voter, NDLR) dans le processus électoral afin que les élections se passent avec les bulletins de vote comme en 2006 et en 2011 »,  explique Adrien Zawadi, militant du mouvement craignant des violences postes électorales.

« Cela va nous empêcher des contestations après les élections et des violences postes électorales parce que nous voulons la paix et non pas de contestations et des conflits inutiles », ajoute-t-il.

Par ailleurs, les 84,6% estiment que la machine à voter n’est pas parmi les 17 contraintes soulevées par la Centrale électorale, poursuit-il.

En réaction, le Secrétaire exécutif provincial de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Sud-Kivu, Gaudens Maheshe, redoute de la crédibilité de ce rapport remettant en cause la qualité de l’échantillon des enquêteurs.

Il  estime que les personnes enquêtées n’ont aucune connaissance sur la machine à voter.

« Les enquêtes sont bonnes mais il ne faut pas des enquêtes anarchiques. 500 personnes qui n’ont pas touché, n’ont jamais entendu parler de la machine à voter, cet échantillon n’est pas exhaustif », rétorque Gaudens Maheshe.

Le secrétaire exécutif provincial de la CENI pense qu’il est tôt d’enquêter sur la machine à voter à l’heure où la centrale électorale s’attèle à la sensibilisation.

« On ne peut pas commencer par les enquêtes alors que la sensibilisation n’est pas encore achevée. Qu’on vienne avec cette enquête au mois d’octobre ou de novembre et là, on aura des résultats pour nous conduire aux élections », dit-il.

A en croire la CENI, la machine à voter écarte l’utilisation des bulletins pour le vote dont certains doutaient des résultats et permet de connaitre les résultats des élections dans un bref délai. Par contre, plusieurs acteurs politiques et de la société civile pensent qu’il n’est pas opportun d’introduire cette innovation puisque la majorité de la population n’ont aucune connaissance solide sur cet outil électronique. En outre, d’autres fustigent ce mode électoral, se basant sur les expériences d’autres pays dont les résultats avaient toujours été contestés.

Jean-Marie Mulume

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