RDC: HRW prévient les Etats-Unis sur le maintien du Président Joseph Kabila après 2017

S’exprimant devant le congrès américain, le 9 novembre dernier, la Directrice Afrique centrale de Human Rights Watch (HRW), Ida Saywer, a donné sa position sur le maintien de Joseph Kabila à la tête du pays jusqu’à l’organisation des élections, se penchant sur les controverses autours de la tenue des élections en République démocratique du Congo.

Sawyer révèle plusieurs raisons qui démontrent la volonté manifeste du président Kabila de ne pas organiser les élections tel que stipulé dans les accords politiques entre les parties prenantes au dialogues et en appelle à l’implication des Etats-Unis.

« Le président Kabila devrait se retirer à la fin de cette année et, en reportant la date-limite, les Etats-Unis risquent de perdre leur crédibilité aux yeux de nombreux acteurs de premier plan en RD Congo, notamment l’opposition politique, les défenseurs des droits humains et les activistes pro-démocratie, la conférence des évêques catholiques, très influents dans le pays, et d’autres voix indépendantes qui expriment clairement leur désir de voir respectée la limite de deux mandats autorisés par la constitution », s’est-elle.

La Directrice redoute un processus de référendum constitutionnel visant à offrir un troisième mandat à Joseph Kabila, au regard des spéculations après publication du calendrier par la CENI.

« Kabila lui-même a, à maintes reprises, refusé de déclarer publiquement et explicitement qu’il ne se porterait pas candidat à des futures élections », a-t-elle ajouté.

Saywer appelle les USA à plus de pression sur le pouvoir de Kinshasa pour que soient tenues des élections crédibles en République démocratique du Congo.

« Parallèlement à cela, si les Etats-Unis veulent et peuvent user de leur influence pour veiller à l’organisation des élections crédibles, équitables et dans le temps, conformément à la volonté du peuple congolais, ils pourraient facilement rétablir leur légitimité. Reste à savoir jusqu’où les Etats-Unis seront prêts à aller… », a-t-elle conclu.

Pour rappel, à l’expiration du dernier mandat du président Joseph Kabila en 2016, des dialogues avaient été organisés et ont abouti à un consensus autorisant celui-ci à organiser les élections jusqu’au 31 décembre 2017, plus tard.

Le 5 novembre dernier, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) publiait un calendrier électoral fixant les scrutins au 23 décembre 2018 ; ce qui est à la base d’un tollé au sein de la classe politique congolaise, en ces jours.

Jean-Marie Mulume

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