Dans son allocution, lors d’un café de presse tenu jeudi 31 mai à l’hôtel Touriste à Bukavu dans la province du Sud-Kivu, le Président du Centre Africain de Paix et Gouvernance et Coordonnateur national de la campagne Cap vers les élections pour le renouvellement et le rajeunissement de la classe politique en RDC a expliqué largement les avancées, les défis et stratégies pour atteindre le but de ladite campagne.
Entouré de ses paires et membres du Cadre de concertation de la Société civile du Sud-Kivu, engagés dans cette initiative, Bienvenu Karhakubwa est revenu sur le bilan partiel et ses objectifs.
« Notre campagne est partie d’un constat, que cette classe politique en RDC a vieillie, avec beaucoup de politiciens encore actifs sur la scène politique depuis les années 60 en face des jeunes en chômage et sans emploi, pourtant des jeunes instruits et soucieux d’apporter leur pierre d’édification à la reconstruction de l’Etat et à l’amélioration de la gouvernance. La classe politique congolaise a donc besoin d’un nouveau souffle pour booster le développement du pays. Emportés par le désespoir, certains jeunes se font recruter dans les groupes et mouvements armés, d’autres fuient massivement le pays pour se retrouver dans l’immigration clandestine et dangereuse, d’autres encore s’abandonnent désespérément à l’alcool ou s’adonnent à la violence. Ce qui demeure un risque pour cette année électorale. Il y a nécessité du renouvellement ou mieux du rajeunissement de la classe politique congolaise et des gestionnaires publics, à travers la tenue des élections qui permettront à tous ces jeunes de retrouver espoir pour autant qu’ils vont s’en saisir pour se positionner dans les instances de prise des décisions », a expliqué Karhakubwa, Président du CAPG.
Selon lui, la campagne vise un double objectif notamment « Mobiliser les forces vives sociales et politiques pour la tenue des élections cette année conformément au calendrier publié par la CENI fixant les élections présidentielle et législatives nationales et provinciales au 23 Mai 2018. [Et] Amener les jeunes hommes et femmes nouveaux, compétents et emprunts des valeurs à se saisir de ces élections pour se hisser dans les instances de prises de décision à différents échelons pour la promotion d’une gouvernance de proximité au service de notre peuple ».
De ce fait, le CAPG entend « Mobiliser les jeunes hommes et femmes et les encourager en leur montrant qu’ils peuvent changer les choses, Sensibiliser et conscientiser les partis politiques à ranger les jeunes hommes et femmes sur les listes électorales, et non pas seulement s’en servir pour une politique de couloir ».
S’agissant du bilan, le Président du CAPG et initiateur de l’activité note plusieurs activités réalisées dans différentes provinces déjà atteintes par la campagne.
« Nous avons réalisé plusieurs activités dans le cadre de cette campagne, notamment :
– une grande Conférence dans la ville province de Kinshasa, le 16/04/ 2018 ;
– un atelier avec toutes les forces vives et politiques dans la province du Kongo Central, dans la ville de Matadi, le 12/05/2018 ;
– Une conférence d’échanges à Bukavu avec les forces sociales et politiques, le 09/03/2018 ;
– Une tribune d’expression des jeunes ayant réunis plusieurs jeunes dans la province du Sud-Kivu, dans la ville de Bukavu, le 01/ 05/ 2018 ;
– des ateliers de sensibilisation et d’échanges, à l’intérieur de la province du Sud-Kivu, notamment à Shabunda, à Mwenga, à Walungu, à Kabare( Kavumu), à Uvira… ;
– Plusieurs émissions radio et télévisées dans différentes provinces du pays où notre campagne est déjà effective ;
– Plusieurs rencontres de plaidoyers avec plusieurs personnalités et partenaires potentiels en vue de promouvoir, encadrer, accompagner et soutenir ces jeunes et femmes nouveaux ;
– Dans le cadre d’appropriation de cette campagne, plusieurs activités sont réalisées par-ci, par là pour le renouvellement et le rajeunissement de la classe politique en RDC », note le Chercheur en paix et gouvernance.
A l’en croire, la Société civile entend poursuivre par de nouvelles étapes de consultations de tous les acteurs impliqués dans le processus.
« Nous allons entamer une série de consultations avec les groupes d’intérêts locaux pour pouvoir nous aider dans la gestion des ambitions de ces potentiels candidats mais aussi peser leur influence et leur degré d’engagement pour espérer réussir. nous avons commencé à rencontrer individuellement et en groupe les jeunes et femmes potentiels candidats acteurs sociaux qui se sont faits identifier pour des échanges et des réflexions d’orientation de départ, et cela selon les axes. (…)
Nous nous proposons également d’échanger localement avec des leaders des partis et regroupements politiques dans le cadre de notre plaidoyer à pouvoir ranger les jeunes sur les listes électorales », a-t-il renchéri.
Cette campagne, souligne Bienvenu, suscite une « forte opinion de par ses activités civiques électorales et des stratégies de capacitation et de lutte non-violente active ».
« Sur le plan national, nous nous réjouissons de ce que nous avons réussi à créer une forte opinion pour le renouvellement et le rajeunissement de la classe politique et avons ainsi rencontré l’aspiration profonde de notre peuple de l’est à l’ouest, du nord au Sud en passant par le centre. Très prochainement, nous serons dans les provinces de Kwilu, de Tshopo, du Nord-Kivu et du Nord-Katanga, Kasai central etc », a-t-il déclaré restant convaincu du défi auquel il fait face, le temps.
Aux professionnels des médias, l’activiste des droits humains sollicite une mobilisation dans l’éveil de conscience pour obtenir les élections cette année.
« Nous vous demandons, chers amis de la presse, de continuer à nous accompagner et nous soutenir, car nous ne saurons réussir cette campagne sans vous. (…) Nous devons tous nous mobiliser pour que cette volonté exprimée de notre population s’accomplisse afin d’avoir des élections cette année 2018. Que par ces élections nous puissions promouvoir des jeunes et des femmes nouveaux, compétents et emprunts de valeurs contribuant ainsi à mettre en place dans notre pays un leadership responsable capable de promouvoir une gouvernance de proximité au service de notre peuple », a-t-il conclu.
Ont pris part à cette séance, les membres du Cadre de concertation de la société civile du Sud-Kivu dont Me Patient BASHOMBE, Président du bureau de coordination de la société civile, Faustin KATANGA ( Coordonnateur provincial de la Nouvelle Société Civile Congolaise et vice-président du Cadre de Concertation), Nicolas LUBALA (Président provincial de la Nouvelle Dynamique de la société civile NDSCI et Vice-président provincial du cadre de concertation, Wilhelmine Ntakebuka ( Présidente de la Fédération de la Société civile et Vice-présidente du Cadre de concertation), Raoul Kitungano ( rapporteur du BCSC et Secrétaire provincial du Cadre de concertation de la société civile) et Me Zozo Sakali, acteur de la société civile et défenseur de droits de l’homme.
Jean-Marie Mulume