Procès sur la répression de la marche du 31 juillet : le Maire de la ville devant le Tribunal

Le maire de la ville de Bukavu, Philémon Yogolelo et le président de la société civile du Sud Kivu, les victimes et témoins ont été entendus à la barre ce 05 aout 2017, dans le procès en fragrance contre le policier Leja Matthieu, accusée d’avoir tiré sur des manifestants lors de la marche de la société civile, le 31 Juillet dernier.

Comparaissant au titre de renseignant, le maire de la ville affirme avoir reçu la lettre de la Société civile dans le délai et le dimanche 30 juillet, veille de la manifestation, le conseil urbain de sécurité avait ordonné la marche à condition de changer l’itinéraire.

« Leur demande a été introduite le  jeudi 27 juillet et le 29 j’ai fait une réponse. Le dimanche 30 juillet, à l’issue du conseil de sécurité,  il a été estimé qu’ils peuvent faire leur marche. J’ai appelé le président de la société civile pour lui dire que la marche a été approuvée mais il fallait changer d’itinéraire », précise Philémon Yogolelo.

Selon l’autorité urbaine, c’est après l’entretien avec la hiérarchie que la marche a été interdite et les organisateurs en ont été informés.

« Le conseil a pris soin de poser la question à Kinshasa où deux personnalités ont répondu catégoriquement interdisant la marche. Le vice-gouverneur m’intima l’ordre d’informer les requérants par écrit que la marche était interdite. C’est  à ce moment même  que j’ai intimé l’ordre à mon secrétaire particulier de transmettre la lettre que j’ai écrite le 29 qui interdisait cette marche(…)», dit-il.

Dans son intervention, le président du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, Me Patient BASHOMBE, a indiqué qu’ils avaient bien informé la mairie de cette marche et que jusque dimanche 30 juillet dans la soirée, le conseil provincial de sécurité avait autorisé la marche mais avec changement d’itinéraire.

Me Bashombe rassure n’avoir jamais reçu la lettre portant interdiction de la marche, mais plutôt, a pris connaissance de la part du commissaire provincial de la Police, d’un document émanant du Vice-gouverneur et adressé au maire de la ville, juste au niveau de la place de l’indépendance, point de départ de la manifestation.

Selon le président de la Société civile, le commissaire provincial de la Police du Sud-Kivu leur aurait permis de marcher avec l’encadrement des éléments de l’ordre ; ce qui leur a permis de débuter leur marche.

Devant le tribunal, plusieurs témoins et victimes  ont affirmé avoir vu les policiers tirer à balles réelles sur les manifestants rassemblés au bureau de coordination de la société civile. Ils ont confirmé avoir vu et entendu les autorités urbaines de la police qui dirigeaient les opérations, donner les ordres de tirer à bout portant sur les manifestants.

De leur part, les avocats de la partie civile n’ont pas été convaincus par les propos du Maire qu’ils ont jugés violant la Constitution et  pleins des contradictions. Ils ont sollicité de nouveau la comparution du maire à la prochaine audience.

L’audience prochaine, fixée au lundi 7 aout, entend donc écouter le maire et le commissaire de la police Ville en qualité de renseignant et éventuellement d’autres victimes et témoins.

Blaise Balezi

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