L’interpellation d’Idesbald Byabuze aux électeurs: « Après les élections, ils disent c’est mon argent qui m’a voté »

Candidat malheureux à la députation nationale de 2006 et 2011, Idesbald Byabuze a tenu à prévenir les électeurs et les candidats.  C’était au cours d’une conférence organisée sur le processus électoral par l’association COJEPAD (Caucus des organisations des jeunes pour la paix et le développement durable).

Pour ce politologue, les enjeux électoraux qui attendent les candidats sont énormes.

Dans son message (ci-dessous), il met en garde les électeurs pour qu’ils fassent un bon choix car selon lui,  les mêmes causes produisent les mêmes effets.

De par son expérience d’ancien candidat, l’actuel conseiller du gouverneur Claude Nyamugabo en matière politique partage son expérience. Aux candidats  actuels il recommande d’être bien armés pour affronter ces élections.

Le calvaire pour se faire comprendre 

Demain, aurez-vous le droit de vous plaindre à nouveau ? Demain, vous plaindrez-vous sur les honnêtes citoyens qui ont toujours été à vos coté ?  Pendant les deux précédentes campagnes électorales, nous avons vécus des spectacles dans cette ville. Des femmes, des hommes, des jeunes garçons et filles qui se rangeaient pour une tasse de café avec des beignets, des pains ou une bouteille de Fanta. Des jeunes étudiants et tous les autres jeunes qui se bagarrent jusqu’à déchirer de l’argent parce qu’on leurs a jeté des petits billets de 200 cent francs. J’ai vu une maman avec son tibia fracturé en deux, seulement parce qu’elle courait derrière un billet de cinq cent francs. On a entendu des discours changer, sans projet de société ou avec, mais plein des flatteries.

J’ai des petites oreilles heureusement j’entends. Trois questions sont dominantes du choix des électeurs à Bukavu et quelques coins de la province. Je le dis car je les ai entendus. Ces questions sont toujours posées en mashi et dans toutes les autres langues du Sud-Kivu pendant la campagne électorale.

J’ai entendu :

  1. Mwenendi uyo (Pour dire c’est le fils de qui ?)

Ainsi je me demande, sommes-nous dans un royaume ou dans un empire où lorsqu’on a eu la

chance d’être élu député, toute sa descendance doit le devenir en suite ?  Pourquoi devons-nous réfléchir dans le sens que les enfants des politiciens congolais, les enfants de ceux qui ont été au pouvoir au Congo méritent par apport aux enfants venu des pauvres. Les enfants des autres dont leurs noms n’apparaissent jamais à Bukavu doivent se retrouver à coté comme pour des esclaves à jamais.

  1. Ngahi e’mwabo (D’où est-il ? )

Dans le souci de savoir il est de quel coin. Ça signifie tout simplement que si ton frère a un jour pris des armes pour trahir ce pays, si votre frère a toujours été immoral, parce qu’il est votre frère, de même ethnie, même village, même tribut vous voterez pour lui. D’ailleurs être de Kabare ne suffit pas. Je suis de Kabare Nord, mais mon frère de Kabare Sud ne me considère pas comme son frère. Comment peut-on produire des individus qui représentent valablement la population quand il n’y a pas des valeurs, pas des critères communs sur lesquels on se met d’accord.

  1. Qu’est-ce qu’il nous apporte ou qu’est-ce qu’il a ? 

La théorie de la possession. –Volontiers-. Électeurs de Bukavu et du Sud-Kivu soyez vigilants sur la compétence des candidats et non les signes extérieurs ou la richesse qu’ils possèdent. Nous élisons des gens incapables de comprendre un problème qui est posé, incapable de poser un seul problème de sa population. Se contentant de bons salaires, se contentant des honneurs liés à la fonction, se contentant d’une vie à laquelle ils aspirent et peut être qu’ils ne pouvaient jamais rêver dans leurs vies.

A qui la faute entre les élus et les électeurs ? 

Nous, aux deux précédentes élections nous n’avions pas eu des bons suffrages du peuple parce que nous ne venions pas des familles bien connues. Je compare cette période qui commence maintenant à une période de Mercato chez les clubs des footballeurs. C’est maintenant qu’ils sont en train d’arriver en provenance de Kinshasa, de l’Europe, de Etats Unis, de partout ailleurs et le marché commence maintenant. Les uns vont venir avec de l’argent étant sure qu’ils viennent acheter les voix. Un marché où il n’y a qu’un seul qui gagne. Si tel est le cas vous n’aurez jamais des solutions aux problèmes qui se posent.

Jusque-là, c’est l’électeur qui se sera trompé des cibles en choisissant mal.

Amisi Musada et Materne Nsiku

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