L’APODEGA pose des conditions pour la tenue du forum provincial sur la paix, la sécurité et le développement du Sud-Kivu

Les politologues du Sud-Kivu, regroupés au sein de l’APODEGA, appuient la tenue d’un forum provincial sur la paix, la sécurité et le développement de la province du Sud-Kivu, initié par les natifs de la province. Ils insistent, toutefois, sur plusieurs aspects qui devraient concourir à l’atteinte des objectifs de ce congrès telle l’implication de toutes les ETD (Entités territoriales décentralisées) mais aussi le contexte électoral actuellement préoccupante.

« C’est important que les gens se rencontrent et discutent de l’avenir de leur province. (…) Pour la relance du développement de notre province, ce forum nécessite le concours de tous les citoyens du Sud-Kivu », a soutenu le Président de l’APODEGA dans la province du Sud-Kivu, le CT Déo Bisimwa dans une émission organisée par le journal JAMBORDC.INFO

Pour des raisons liées au contexte actuel du pays, les politologues avaient demandé le report de cette assemblée qui, pourtant, devait débuter le 18 juin dernier dans la ville de Bukavu.

« Mais, par rapport au contexte actuel où tout le monde est préoccupé par les élections, il n’est pas favorable à ce que ce forum puisse arriver à des conclusions qui permettent la province à décoller. Pareil forum devrait aussi bénéficier d’un soutien politique. (…) Tenez, aucune dynamique de paix, de développement ne peut réussir sans l’appui politique nécessaire », a-t-il dit.

Le politologue redoute un dérapage mais aussi une déviation de la mission proprement-dite de ce colloque par les acteurs politiques illégitimes actuellement au pouvoir.

« Nos institutions sont illégitimes et là, il risque d’y avoir un dérapage. Il y en a qui vont profiter de dévier le forum de sa mission qui est celle de tracer les voies de la paix et du développement pour chercher un repositionnement politique. […] Au niveau du débat, il y aura certains aspects qui vont échapper au control et à la gestion de ces institutions devenues illégitimes », poursuit-il.

A en croire Déo Bisimwa, l’approche de la décentralisation exige que le développement commence de la base au sommet et non le contraire.

« Le développement est devenue plus une affaire des communautés locales que de la province et l’Etat. Pourquoi les organisateurs du forum n’ont pas pu amener ce débat au niveau des entités territoriales décentralisées pour comprendre ce qui bloque les communautés chez nous à prendre leur responsabilité en matière de paix et de développement ? Peut-être que si le débat était engagé à ce niveau, on arriverait à obtenir des communautés un engagement dans la pacification et le développement (…) C’est ce qui a fait que nous on dise que si l’on amène ce débat au niveau de la province, il risque d’aboutir à des conclusions irréalisables », justifie-t-il.

En réaction, les organisateurs soutiennent avoir reçu les cahiers de charge de toutes les ETD en province et croient à l’implication de chaque membre pour atteindre la finalité du forum.

« Nous avons les cahiers de charge de toutes les communautés et, c’est sur base de ça que nous organisons ce forum. (…) Quand il faut faire un lobbying à Kinshasa, nous avons un parlement et une société civile habitués à le faire. […] Nous sommes une entité décentralisée avec un Gouverneur qui répond à Kinshasa. Donc, si nous pouvons discuter devant lui des problèmes de la population à la base, c’est son travail d’aller à Kinshasa et de défendre ça », a rétorqué Nicolas Kyalangalilwa du bureau de coordination de la société civile, l’un des organisateurs.

A noter que ce forum, après avoir été reporté, a été prévu du 18 au 20 juin dernier. Pour des raisons d’inclusivité, selon Kyalangalilwa, il a été décalé à une date ultérieure qui reste à préciser.

Jean-Marie M

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