Elections 2018 : L’UNC campe sur sa position « gardons le système ancestral, le bulletin de vote »

La problématique sur l’utilisation de la machine à voter aux élections du 23 décembre prochain persiste au sein de l’opinion du Sud-Kivu. L’opposition politique, appuyée par une frange de la population, tient à l’utilisation des bulletins papiers. Invité à l’émission Jambo-Débat, jeudi 15 mars, le Secrétaire fédéral adjoint en charge du processus électoral à l’UNC Sud-Kivu, Maitre Daniel Lwaboshi, a soutenu le rejet de la machine à voter, la jugeant inopportune et inappropriée. Pour la société civile, c’est la peur des élections dans le camp de l’opposition politique.

« La Majorité présidentielle veut encore une fois rouler le peuple congolais. La machine à voter, c’est un ordinateur. Elle ne répond qu’à celui qui a installé les logiciels dedans. La plupart des habitants ne savent même pas manipuler le téléphone, comment pourront-ils manipuler la machine à voter ? Lors de la démonstration, vous avez vu ; aussitôt le courant coupé, aussitôt la machine s’était éteinte mais aussi il y avait divergence entre les voix exprimées par la machine et les voix exprimées par les bulletins imprimés (…). Donc, la machine à voter n’est pas la bienvenue chez nous. Gardons notre système ancestral, le bulletin de vote », a déclaré Me Daniel Lwaboshi regrettant pour les milieux ruraux où il n’y a pas de courant électrique.

« Il est dit en droit que la fraude corrompt tout. Même si vous pouvez aboutir à un résultat, si au départ vous avez fraudé, vous avez tout abimé. Si la CENI voulait une transparence, elle aurait lancé une offre pour que les grandes entreprises du monde viennent concourir (…) On sous-entend qu’on conspire avec le fabricant pour qu’il fasse ce qu’on lui demande de faire », a-t-il ajouté.

Réagissant à chaud, sur cette position de l’UNC, Jean-Bosco Kazamwali, acteur de la Société civile du Sud-Kivu estime que l’opposition politique n’est pas prête pour les urnes mais aussi, poursuit-il, la population qui rejette la machine le fait dans l’ignorance.

« Il n’y a aucune inconvénient d’utiliser la machine à voter. Il n’y a que des suspicions des gens qui ne veulent pas les élections. L’opposition n’est pas prête à affronter les élections. Elle ne voit pas le retard qu’on serait en train de connaitre (…). Beaucoup n’ont pas encore vu ni toucher la machine, elle n’a aucun problème », a insisté Kazamwali convaincu par la réduction du cout budgétaire par cet outil informatique par rapport aux bulletins papiers.

L’opposition, selon Me Lwaboshi, réclame les élections depuis plus de deux ans alors que le pouvoir semble jouer autrement.

« Entre celui qui réclame les élections et celui qui les repousse, qui a peur ? C’est depuis 2015 que nous réclamons les élections, nous marchons et jusqu’aujourd’hui on tire sur nous. N’est-ce pas uniquement pour obtenir les élections ? S’ils (les dirigeants, NDLR) ne veulent pas organiser les élections, nous allons le faire sans eux », a martelé l’opposant.

Les invités à J-Débat, rappellent le pouvoir à faire preuve de volonté en débloquant les fonds nécesaires alloués à la CENI pour conduire le peuple aux élections d’ici le 23 décembre.

Florence Kanku, étudiante à l’ETJ.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.