Bukavu : Le journal JAMBORDC.INFO ouvre les émissions-débat

Le journal  Jambordc.info vient de produire une émission publique  Jambo-débat (J-Débat), ce jeudi 15 mars 2018 sur la dispersion des marches pacifiques organisées dans la province du Sud-Kivu et en République démocratique du Congo. Deux acteurs politiques et un expert en droits humains ont discuté sur le cadre légal des manifestations publiques au pays.

A en croire les initiateurs, il s’agit d’apporter une contribution au processus électoral en cours en République démocratique du Congo.

« Les récentes dispersions des marches pacifiques organisées par le Comité laïc de coordination en RDC remettent en surface la question du cadre légal régissant les manifestations publiques dans notre pays. Cela étant, nous avons tenu à organiser cette émission publique pour éclairer l’opinion. Par cette démarche, le journal en ligne Jambordc.info  entend apporter sa contribution au processus électoral ainsi qu’aux questions liées aux droits humains et à la démocratie en République démocratique du Congo », a confié Eugide Abalawi, Journaliste à Jambordc.info

Le porte-parole ad intérim de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC), un parti politique de la majorité présidentielle déplore que la victoire des organisateurs des marches publiques soit justifiée à travers des dégâts.

« Le droit de manifester est garanti par les articles 22 et 23 de la constitution de la RDC, mais  cet exercice, aujourd’hui, présente un tableau sombre. Puisque, ces derniers temps, les marches ont été réprimées, les gens n’ont pas exercé librement ces libertés qui leur sont garanties pour telle ou telle autre raison. Pour les organisateurs, la marche a réussi lorsqu’il y a eu casse ou écoulement du sang », déplore Maitre Ephrem Iragi.

Pour sa part, José Emina, présidente fédérale de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) du Sud-Kivu, à l’heure actuelle, « le pouvoir se comporte en un régime dictatorial qui ne respecte plus la loi suprême de la République ».

 « Si aujourd’hui les marches pacifiques sont réprimées au Sud-Kivu et en RDC, en général, c’est parce que nous avons appris qu’un simple arrêté ministériel a interdit de manifester. (…) Il n’y a aucun arrêté qui doit être au-dessus de la Constitution. C’est une façon de tuer la démocratie en République démocratique du Congo », a-t-elle regretté.

Le défenseur des droits humains et animateur au Groupe Jérémie pense à une phobie dans le chef des dirigeants congolais qui perçoivent autrement la motivation des marcheurs.

« Les autorités actuelles n’ont pas été habituées à voir les gens manifester. Et cela crée de la phobie dans leur chef. Et quand elles voient les citoyens dans la rue s’exprimer ou manifester, elles croient qu’on vient les renverser. Et pourtant, c’est une disposition constitutionnelle », a souligné Jean-Moreau Tubibu, soulignant que « pour aucun prétexte, l’Etat ne peut déroger à ce genre de liberté de s’exprimer, la liberté d’opinion ».

A l’en croire, les textes légaux sont clairs et ne devraient souffrir d’aucune violation par le peuple ni par les autorités congolaises.

Cette émission publique a été produite dans la salle de l’Ecole technique de journalisme (ETJ) devant des jeunes étudiants en journalisme de l’ETJ et d’autres jeunes de la ville de Bukavu.

Jean-Marie Mulume

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